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Pénurie de main-d’œuvre: l’immigration au secours de nos travaux d’infrastructures

Nos firmes ont absolument besoin des nouveaux arrivants afin de livrer la marchandise



Le Québec, qui s’apprête à injecter des milliards de dollars dans les infrastructures vieillissantes, n’a pas le luxe de se passer de l’immigration pour pourvoir d’urgence des postes clés dans nos firmes de génie.

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«À cause du manque de main-d’œuvre, il y a parfois un seul soumissionnaire, ou aucun par projet, et il faut remettre à plus tard. Si ça se détériore, ça va finir par coûter énormément plus cher», prévient Daniel Mercier, président du Groupe ABS, un laboratoire en génie civil de 600 employés. 

D’après lui, la pénurie criante de techniciens de chantier pourrait même venir saigner le portefeuille des contribuables québécois un jour, en faisant exploser les coûts de certains travaux d’infrastructures.

«On doit sous-traiter certaines activités à l’étranger. Ce n’est pas ma volonté première. Il y a du dessin technique que je dois faire faire au Mexique», lance Étienne Rivard, grand patron de la firme de génie-conseil Infrastructel.

«On a 250 employés. Autour de 20 % sont issus de l’immigration. On en prendra facilement 10 ou 12 techniciens et ingénieurs en électricité, mécanique et génie civil», poursuit le dirigeant de l’entreprise de Longueuil. 

Éclairage public, inspection, surveillance... une firme comme la sienne n’a pas le luxe de se passer de ces talents à qui elle doit une fière chandelle.

La clé pour plus de revenus

Alors que s’ouvre à Montréal, cette semaine, le salon de l’emploi Événement Carrières avec plus de 12 000 postes à pourvoir, plus de 84 % des exposants crient haut et fort qu’il faut accueillir plus d’immigrants.

«Ces nouveaux arrivants-là vont permettre aux entreprises de générer des revenus bien plus importants», va jusqu’à dire son fondateur et président, Éric Boutié.

«Il faut en accueillir plus parce qu’il y a de l’emploi», insiste-t-il.

Le Québec a l’un des taux les plus élevés de postes vacants au pays, soit 5,9 % avec 246 300 postes à pourvoir en juillet dernier, selon Statistique Canada. La patience des PME est mise à rude épreuve.

«C’est cohérent que ces entreprises souhaitent des personnes, qu’elles soient immigrantes ou non, pour combler des postes disponibles», estime Simon Savard, économiste principal à l’Institut du Québec (IDQ).

«On se cannibalise»

Ces derniers jours, des patrons d’entreprise ont tour à tour raconté au Journal à quel point la contribution des immigrants était essentielle dans leur usine, au-delà des débats politiques qui cerclent la question.

Pour Étienne Rivard, PDG d’Infrastructel, le manque de travailleurs vient gruger beaucoup de temps aux entreprises, qui se font une bataille.

«Entre firmes, on se cannibalise», évoque le grand patron de la firme.

«Si on avait 50 personnes de plus, on les embaucherait demain matin», renchérit Daniel Mercier, président du Groupe ABS.

En pleine crise, les travailleurs issus de l’immigration sont donc de l’or en barre. Chez Groupe ABS, un employé sur deux vient de l’étranger.

«Souvent ce sont des gens qui sont ingénieurs dans leur pays d’origine et qui acceptent des postes de technicien», observe Daniel Mercier.

Pour l’ingénieur débarqué au Québec depuis un mois Josue Syrion, l’appétit des employeurs est une bénédiction.

«J’aime tout ce qui touche le génie et la construction», exprime l’homme de 53 ans, qui a habité aux États-Unis avant de s’établir ici.

Les manufacturiers eux aussi

Et il n’y a pas que les firmes de génie qui pédalent. 

Un record de plus de 31 985 postes est à pourvoir dans le manufacturier, qui vient de perdre 18 milliards $ en deux ans en raison de la pénurie.

«Près de la moitié de nos 250 employés sont issus de l’immigration. On cherche une centaine d’autres travailleurs spécialisés», indique Benoit Broncales, directeur des ressources humaines du fabricant de présentoirs JPMA Global inc.

Ébénistes, peintres, sableurs, soudeurs, machinistes, mécaniciens... l’entreprise a besoin de bras pour continuer de rouler.

«Avec les centaines de milliers de postes à pourvoir, il n’y a jamais eu un meilleur moment pour assurer une immigration positive», conclut François Vincent, vice-président Québec de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante.

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