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Pétition anti-fluor à Pointe-Claire

Les résidents s’opposent à la présence de fluor dans l’eau du robinet

Pétition anti-fluor à Pointe-Claire
Photo Youri Nabbad


Des milliers de citoyens de Pointe-Claire, l’une des quatre dernières villes au Québec à avoir recours à la fluoration de l’eau, ont signé une pétition afin de stopper cette pratique qui soulève le débat. 

« L’objectif, c’est d’arriver à un vote au conseil municipal, explique Ray Coelho, l’initiateur de la pétition, signée par près de 3600 résidents de Pointe-Claire. Nous sommes confiants que cela aboutira, car la majorité des citoyens de la ville sont opposés à la présence de fluor dans leur eau », affirme-t-il.

Avec Lévis, Saint-George-de-Beauce et Dorval, Pointe-Claire est l’une des quatre dernières municipalités au Québec à avoir recours à la fluoration de l’eau. Initiée dans les années 1960 au Québec, elle consiste en l’ajout de fluor dans l’eau potable, qui, en quantité contrôlée, permet « la réduction de 25 à 30 % de la carie dentaire chez les enfants et les adultes », selon Santé Canada.

« La fluoration est étudiée et pratiquée depuis de longues années, explique Félix Girard, professeur agrégé en santé publique à la Faculté de médecine dentaire de l’Université de Montréal. Elle a prouvé son efficacité concernant la prévention de la carie dentaire.»

Même son de cloche chez l’Ordre des dentistes du Québec (ODQ), qui estime que la fluoration de l’eau « est une mesure de santé publique efficace, sécuritaire et peu coûteuse pour contrer la carie dentaire chez les personnes de tous âges.»

Minime au Québec

Établie dans plusieurs villes du Québec il y a quelques années, la fluoration de l’eau a disparue des radars au fil du temps. Selon les plus récentes données de l’Agence de santé publique du Canada, moins de 3% des Québécois ont accès à une eau fluorée, contre plus de 70% en Ontario ou au Manitoba.

« C’est dommage de s’en priver, car cela permettrait des économies sur la santé bucco-dentaire et l’ensemble du système de santé », soutient André Lavoie, directeur des communications de l’ODQ.

Les opposants au fluor lui reprochent d’affecter le quotient intellectuel des nourrissons, s’appuyant toutefois sur des études qui ne font pas consensus dans la communauté scientifique internationale.

L’organisme Eau Secours milite d’ailleurs depuis plusieurs années pour l’abolition totale du fluor au Québec, lui reprochant une supposée toxicité.

« On s’est livré à une grosse bataille depuis 25 ans pour faire disparaitre la fluoration de l’eau, détaille Rébecca Pétrin, directrice générale de l’organisme. Presque toutes les municipalités ont fini par l’abandonner. »

Présentée le 16 août dernier devant le conseil municipal, la pétition des citoyens de Pointe-Claire avait alors suscité l’intérêt du maire Tim Thomas, qui assurait que la fluoration de l’eau était «un problème méritant d’être examiné». Contactée par le Journal, la municipalité affirme désormais que cette question «n’est pas un dossier à l’étude ».

Le fluor en chiffres 

- 38,7% des Canadiens ont accès à une eau potable fluorée

- Boire de l’eau fluorée permet de réduire la carie dentaire d’environ 25% à 30%, selon Santé Canada

- Les services publics canadiens ajustent les niveaux de fluorure dans les approvisionnements d’eau potable depuis plus de 70 ans

- Des concentrations trop élevées peuvent entraîner deux effets possibles sur la santé et reconnus par les autorités publiques : la fluorose dentaire et la fluorose squelettique

- La fluorose dentaire fait apparaitre de petites taches blanches sur les dents. Elle se produit uniquement si une personne a ingéré trop de fluor étant enfant, et ne peut pas se développer une fois que les dents permanentes ont poussé







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