Des commerces zéro déchet en arrachent
Certains ont vu leurs ventes chuter lourdement depuis la COVID
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Les épiceries en vrac peinent à se relever de la crise sanitaire, au point où la tendance du zéro déchet est maintenant menacée au Québec.
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« Les deux derniers mois ont été les pires de toute notre existence. Les gens n’ont plus assez d’argent pour soutenir les commerces locaux », a déploré Eline Bonnin, l’une des trois propriétaires de l’épicerie Muscade, à Montréal.
Pour assurer sa rentabilité, le commerce se concentrera sur le café et les pâtisseries véganes, et l’espace vrac serait réduit de 90 %.
En affaires depuis décembre 2019, l’épicerie de la rue Mont-Royal a été éprouvée par la pandémie.
Un constat similaire a été réalisé du côté de l’épicerie LOCO, qui a dû fermer sa boutique d’Ahuntsic et déménager dans un local trois fois plus petit pour demeurer rentable.
« Le marché a changé, on parle d’une baisse de 30 % de notre chiffre d’affaires. Je n’avais plus le personnel nécessaire pour un local de 3000 pieds carrés », s’est exclamée la fondatrice de la boutique, Andréanne Laurin.
Portrait préoccupant
Dans la dernière année, près d’une dizaine de commerces écoresponsables à travers la province ont été contraints de fermer leurs portes.
L’Association québécoise Zéro Déchet elle-même est en grave déficit. Une décision devra être prise prochainement afin de définir si l’association fermera de façon définitive après cinq ans d’activités.
« Le portrait de la situation présentement au Québec est très préoccupant. On est au bout de nos ressources », a fait savoir la porte-parole Nathalie Ainsley.
Malgré le portrait de la situation actuelle, la lutte aux changements climatiques demeure une préoccupation pour de nombreux consommateurs.
« Tranquillement, les gens reprennent leurs bonnes habitudes. Pour certains, c’est la première fois en deux ans qu’on les revoit », observe Dominique Charbonneau, cofondatrice de La réserve naturelle, un commerce zéro déchet dans le quartier Rosemont.
Tout pour survivre
Dominique Charbonneau et sa sœur Valérie mettent actuellement tout en place afin de rester en affaires, et ce, malgré les embûches.
Elles désirent continuer d’offrir ce service de proximité encore longtemps aux gens du quartier puisque l’environnement demeure une priorité.