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Environnement: parlons-en avec sérieux

ELEC-GND-2-OCT
Photo Marc-André Gagnon La lutte aux changements climatiques exigera que la partisanerie soit laissée de côté.

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Gabriel Nadeau-Dubois a misé toute sa campagne sur les changements climatiques. Il a eu 15 %. La CAQ a été accusée tous les jours de négliger les changements climatiques. Elle a balayé le Québec. 

Faudrait-il en conclure que les Québécois se foutent de l’environnement ? Vraiment pas. Ce sujet est prioritaire pour les années à venir. Le Québec doit opérer sa transition énergétique et faire sa part dans l’effort planétaire pour réduire les GES.

Je crois surtout que le résultat électoral nous indique qu’une certaine façon de parler d’environnement pour arracher des votes a atteint ses limites. Dorénavant, il faudra parler de changements climatiques de façon concrète, constructive et réaliste.

Des exemples. Lorsque Gabriel Nadeau-Dubois décrivait cette élection comme «l’élection de la dernière chance» pour le climat, il perdait en crédibilité. On n’écoutait même plus la suite. Le climat est une affaire mondiale et le Québec émet moins d’un demi d’un pour cent des GES sur terre.

Laisser entendre que c’est la «dernière chance»? Qu’en ne votant pas QS lundi dernier, les Québécois se tiennent seuls responsables de la fin du monde? Ce n’est pas crédible. Ce faux alarmisme pue l’opportunisme politique et révulse une part importante des citoyens, ces pollueurs.

Être responsable et réaliste, c’est dire que le Québec doit faire sa part, contribuer au développement de technologies vertes. Ou souligner que des pays riches comme le nôtre ont un devoir de donner l’exemple en a matière. Ça, c’est vrai.  

Les cibles «ambitieuses»

Un autre exemple : la course aux cibles plus élevées. Le gouvernement québécois s’est fixé une cible de réduction de ses émissions de 37,5 % d’ici 2030. C’est dans sept ans. Pour transformer des habitudes, des industries ou des bâtiments, c’est très peu de temps. Malgré un plan valable, on ne sait même pas encore exactement de quelle façon nous pourrons atteindre cette cible.

Dans le passé, nos gouvernements ont toujours raté les cibles établies, à Québec comme à Ottawa. Lors de la dernière campagne, péquistes et libéraux proposaient malgré tout de hausser la cible à 45 % pour 2030. Quant à Québec solidaire, pour s’assurer d’être couronnés champions de l’environnement, ils ont grimpé la cible à 55 %.

Désolé, les amis, cette surenchère des cibles, c’est une totale bouillie pour le commun des mortels. Impossible d’y croire. La population attend plutôt des solutions concrètes pour aider à atteindre nos cibles actuelles.  

Si Gabriel Nadeau-Dubois veut faire œuvre utile en matière d’environnement, il devrait abandonner sa cape de prophète inca qui annonce la fin du monde. 

Du concret

Il devrait faire le tour du Québec (en voiture électrique) à la recherche des meilleures innovations vertes.  

En ramenant ensuite ces idées à l’Assemblée nationale, il pourra dire : voici une façon tangible de réduire nos GES. Alors nous écouterons. 

Le catastrophisme déconnecté a atteint ses limites. L’environnement comme épouvantail pour gagner des votes aussi. La lutte aux changements climatiques exigera un effort non partisan de tous, un langage honnête et des solutions concrètes.

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