Inconduite sexuelle: un médecin «exerçait une emprise» sur un patient vulnérable
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Un médecin de famille de Montréal vient d’être condamné par son ordre professionnel pour une inconduite sexuelle auprès d’un patient vulnérable sur lequel il «exerçait une emprise» dans plusieurs sphères de sa vie.
«Il est évident que [le médecin] a abusé de son statut professionnel pour dénaturer la relation professionnelle dont il était pourtant le gardien [...]», a conclu le conseil de discipline du Collège des médecins, la semaine dernière.
Du viagra prescrit
Le Dr Roger Philip LeBlanc, de la clinique OPUS, a eu plusieurs relations sexuelles avec son patient chez lui, en plus de tenir des propos à caractère sexuel dans son bureau et de fournir des comprimés de Viagra alors que ceux-ci n’étaient pas médicalement nécessaires. Les faits reprochés remontent de 2011 à 2020.
Lors d’une rencontre avec la syndique adjointe du Collège des médecins du Québec, le médecin avait fait «plus d’une douzaine d’aveux spontanés», peut-on lire dans le jugement. Or, il a ensuite tout nié devant le conseil de discipline.
Son témoignage «erratique» n’a toutefois pas été retenu, le conseil ayant été «troublé par les différentes versions offertes» par le professionnel.
Trop de chapeaux
Le Dr LeBlanc portait trop de chapeaux dans la vie de son patient. Et l’avocate de la syndique adjointe a souligné qu’il « exerçait une emprise » sur celui-ci.
Il était son médecin de famille et celui de son conjoint. Il était aussi responsable du protocole de recherche dont bénéficiait le patient, atteint d’une maladie chronique. Sur le plan personnel, il voulait aussi s’impliquer dans sa carrière de chanteur d’opéra.
C’est d’ailleurs dans ce but qu’une première rencontre avait eu lieu au domicile du médecin avec son patient.
Durant son témoignage, le patient a raconté «qu’à son arrivée, [M. LeBlanc] l’attendait avec de la soupe et un jus d’orange dans lesquels il est persuadé qu’il y avait de la drogue puisqu’il a senti tout au long de la soirée une certaine euphorie.»
Le médecin lui a donné du Viagra peu après et «ils ont eu des relations intimes dans la chambre à coucher, sur les escaliers et dans le sous-sol».
Dans son bureau, le médecin a notamment commenté la taille de son pénis, toujours selon le patient.
«La preuve est claire quant aux gestes répréhensibles posés», a conclu le conseil, qui doit se réunir prochainement pour déterminer la sanction à imposer.