Télé : les galas sont des dinosaures
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Ce n’est pas moi qui vais pleurer sur la disparition du Gala Québec Cinéma.
Que Radio-Canada ait décidé de « tirer la plogue » sur ce gala ennuyant, ce n’est pas une grosse perte. Les deux dernières éditions étaient ternes et sans relief, avec des textes faméliques et une animation anémique.
Et un coup parti, pourquoi ne pas envoyer au cimetière de la télé tous les galas ?
LA SOCIÉTÉ D’ADMIRATION MUTUELLE
Trop souvent, les galas, qui sont censés être des « célébrations de l’excellence », sont en réalité des réunions de petits amis du « milieu » qui se congratulent entre eux en oubliant qu’il y a un public.
Louez-vous une salle dans un centre des congrès, et dites-vous les uns les autres à quel point vous êtes formidables et merveilleux si ça vous importe tant que ça !
Entre les blagues que seuls les initiés peuvent comprendre et les règlements de comptes en direct (bonjour Guillaume !), entre les remerciements interminables et les discours prêchi-prêcha, on doit constater que les galas ne se sont pas renouvelés.
- La rencontre de l'heure Nantel-Durocher avec Guy Nantel, tous les jours 15 h 00, en direct ou en balado sur les ondes de QUB radio
Ils sont restés coincés dans la même formule : un p’tit numéro de variétés, une blague qui tombe à plat, la liste des nommés, le discours plate du gagnant, pause publicitaire, un p’tit numéro de variétés, une blague qui tombe à plat, la liste des nommés, le discours plate du gagnant, etc....
L’Association québécoise de la production médiatique (AQPM) a réagi hier à la décision de Radio-Canada en écrivant : « il est inconcevable que le diffuseur public se désengage d’une manière si importante de la visibilité du cinéma québécois de langue française au moment même où il est essentiel de rétablir la motivation du public à se rendre dans les salles et à visionner sur tous les écrans des œuvres qui témoignent de notre identité et de notre créativité ».
Mais pourquoi ça devrait prendre la forme d’un gala ?
Si on commençait par donner plus de place à la culture dans les émissions, vu qu’on n’a même plus de magazine culturel à la télévision publique ?
Pourquoi ne pas faire des entrevues avec des cinéastes et des acteurs pour leur parler d’autre chose que de la couleur de leur gazon ou leur rupture amoureuse dans des talk-shows surexcités ?
CRIER AU LOUP
Oui, il faut donner une plus grande vitrine au cinéma québécois, mais il y a un éléphant dans la pièce dont personne ne parle. C’est la complaisance des critiques d’ici envers les films faits ici.
Combien de fois suis-je allée voir des films d’ici en visionnement de presse pour tomber en bas de ma chaise quelques jours plus tard en lisant ou en écoutant les critiques de mes collègues.
- Ne ratez pas l’émission de Sophie Durocher, tous les jours dès 14 h 30, en direct ou en baladao sur QUB radio :
Les journalistes hésitent à dire le fond de leur pensée quand ils critiquent un film réalisé ici ou encore souhaitent protéger leurs amis dans le milieu,
Je me suis fait de nombreux ennemis dans le « Merveilleux Monde du Cinéma québécois » en disant le fond de ma pensée sur des films comme Hochelaga, terre des âmes, Arlette, La Bolduc ou même en émettant des bémols sur un Arcand moins bon que les autres.
La meilleure façon de « motiver le public à se rendre dans les salles », c’est de faire des sacrés bons films.
Après, on se chicanera sur la grosseur du trophée.