En mode lecture: ce qu’il y a de l’autre côté du miroir
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Troisième roman d’un jeune auteur de 24 ans, Les liens artificiels a attiré cet automne l’attention de plusieurs jurys.
Au moment où on écrit ces lignes, le roman Les liens artificiels est en lice pour les prestigieux prix Goncourt et Renaudot. En partie sûrement parce que le destin de son héros en dit long sur ce qui nous attend.
Ressemblant un peu à feu Michel Berger, Julien Libérat, 28 ans, est professeur de piano à domicile. Mais autant le préciser tout de suite, ça ne va pas très fort pour lui. L’entreprise qui l’emploie depuis sept ans le paie plutôt mal et à cause de la pandémie, il a perdu l’habitude de se produire avec aisance dans les bars. Et puis il y a May, qui l’a mis à la porte quelques mois plus tôt. Ce qui explique d’ailleurs pourquoi il vit maintenant dans une morne banlieue des environs de Paris...
Bienvenue dans l’Antimonde
Souvent seul chez lui, Julien fait ce que bien des gens font pour se désennuyer : passer du temps devant un écran. C’est donc comme ça qu’un soir, il remarquera sur Facebook une pub vantant les qualités d’un jeu vidéo « que vous allez préférer à la vie ». Grâce à ce jeu qui reproduit à la perfection chaque détail de notre monde, il est en effet possible de devenir qui on veut pour faire ce qu’on veut.
Après avoir créé son avatar, Julien s’enfoncera ainsi chaque jour davantage dans ce métavers qui, peu à peu, deviendra pour lui la réalité.
Bien écrite et non dénuée d’humour, une histoire intéressante qui explore les nouvelles dérives de notre société.
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La dépendance
Autant le préciser d’emblée, il faut s’accrocher pour entrer dans l’histoire de ce nouveau Rachel Cusk. Et puis vient un moment où on en saisit la petite musique et où on ne souhaite rien d’autre que de savoir comment les choses vont tourner. Car en invitant le grand peintre L à venir travailler dans sa résidence d’artiste (la dépendance du titre), M devra aussi composer avec la présence de sa compagne, une femme bien plus jeune et jolie qu’elle.
L’Halloween étant à nos portes, il est facile de comprendre pourquoi ce roman a attiré notre attention. L’histoire ? Six jeunes ont décidé d’aller passer la nuit dans un manoir des environs de Seattle qui serait apparemment hanté. Et une fois sur place, ils ne tarderont pas à comprendre que la rumeur disait vrai. Dommage, mais on n’a pas vraiment aimé. Trop de clichés et trop de scènes de sexe qui ne mènent à rien.
Savoir faire – Histoires, outils et sagesse de nos grands-parents
Ce beau livre grand format met à l’honneur les passions et le savoir-faire de nos aînés à travers 17 portraits souvent touchants. Au fil des pages, on croisera ainsi Claude Beaudry, un bûcheron de 86 ans qui n’a pas son pareil pour corder du bois, Thelma Maribelle Pierce, une tricoteuse de 101 ans, ou Richard Sunerton qui, à 83 ans, fabrique encore des couteaux quand le cœur lui en dit.
Salut Bonjour dans votre assiette
L’émission Salut bonjour fait partie de notre quotidien depuis déjà 35 ans. Et si on la regarde sur une base régulière, on s’est sûrement rendu compte que la cuisine et l’alimentation y occupaient une bonne place. Ce livre réunit une centaine de ses recettes vedettes, comme la chaudrée de crevettes, les médaillons de porc à la grecque, le cari de poulet express ou la blanquette de saumon.
FRISSONS GARANTIS
Les sept divinités du bonheur
Apparemment, les assassinats ne sont pas très courants au cœur de Tokyo. Lorsqu’un homme passera en titubant devant le commissariat de Nihonbashi, le flic de garde mettra donc tout naturellement cette démarche incertaine sur le compte du saké. Ce n’est qu’en le voyant s’écrouler devant l’une des statues de dragon ailé du pont de Nihonbashi qu’il comprendra que l’alcool n’y est pour rien : l’homme a un couteau profondément enfoncé dans sa poitrine...
Quant au suspect numéro un, un chômeur de 26 ans sur qui on a retrouvé le portefeuille de la victime, il ne peut répondre à aucune question. En fuyant la police, il s’est fait renverser par un camion et se trouve désormais dans le coma.
Sur la piste du tueur
Si on s’attend à un polar bourré d’action et de rebondissements en tous genres, on sera sans doute déçu par ce troisième tome de la série Kaga Kyoichiro (qui, en passant, se lit très bien « en solo »). Mais si on a envie d’un bon policier de facture classique, alors là, on sera servi. À l’instar de Sherlock Holmes, le lieutenant Kaga remarque tout et est doté d’un redoutable sens de la déduction. Autre atout et non le moindre ? Il connaît Tokyo comme sa poche et nous en fait largement profiter. On a adoré.