Tunnel La Fontaine: le vrai calvaire se fera sentir dans les prochains jours
La course à obstacles engendrée par la nouvelle configuration du tunnel La Fontaine débute ce matin
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C’est le jour J pour le début tant appréhendé des travaux dans le tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine, mais le vrai calvaire des automobilistes ne se fera sentir que dans les prochains jours et semaines, préviennent des experts.
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«C’est sûr que le lundi, on ne peut pas avoir le pouls exact, étant donné que les gens souvent ne travaillent pas», pointe Daniel Evans, animateur à Radio Circulation 730.
À compter d’aujourd’hui, une réfection majeure du tunnel réduira l’accès à trois des six voies, soit deux vers Montréal et une vers la Rive-Sud, et ce, jusqu’en 2025, au moins.
Cet été, le ministère des Transports (MTQ) avait annoncé que des travaux encore plus importants étaient nécessaires pour cet axe entre l’est de Montréal et la Rive-Sud.
«Il y a 60 % de dégradation de plus que prévu à la voûte du tunnel», avait entre autres dit le ministre des Transports de l’époque, François Bonnardel.
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Réseau fragile
Ce sont quelque 130 000 automobilistes empruntant ce lien quotidiennement qui en subiront les conséquences.
Le 13 octobre dernier, le MTQ calculait que 60 % des automobilistes devraient trouver une solution de remplacement pour assurer une fluidité sur le pont-tunnel, ce qui n’est pas toujours évident.
«Comme le réseau fonctionne [déjà] à pleine capacité, n’importe quoi devient un problème», rappelle Jean-Philippe Meloche, directeur de l’École d’urbanisme et d’architecture de paysage à l’Université de Montréal.
Il appréhende encore plus l’impact d’un quelconque accident sur le chantier.
Il faudra par ailleurs s’attendre à une pression augmentée sur les autres traverses ainsi qu’à une période d’adaptation pour les usagers, selon les experts consultés.
«Ça amène pas mal plus de monde au pont Jacques-Cartier, pas mal plus de monde au Victoria, pas mal plus de monde au pont Champlain», s’inquiète Patrick Benoit, chroniqueur circulation à l’émission Salut Bonjour.
Traverser l’enfer
Plusieurs automobilistes tiendront aussi à expérimenter l’enfer de la zone travaux, et d’autres n’auront aucune autre option pour se rendre à leur destination.
«Ça m’étonnerait que les gens aient vraiment été capables d’anticiper l’impact du chantier sur leur mobilité, dit le professeur Meloche. Le réflexe normal, c’est d’aller le tester.»
Diverses mesures de mitigation ont été mises en place afin d’encourager la population à éviter de se retrouver pendant de longues minutes, pare-chocs à pare-chocs, dans le trafic.
Par exemple, plus de 2400 places de stationnement incitatif gratuites seront accessibles sur la Rive-Sud, les passages du métro sur la ligne jaune seront bonifiés, tout comme des lignes d’autobus.
Or, «il y a une bonne partie des gens qui vont dire que le mieux pour eux, c’est de foncer dedans [le trafic]», prévient Jean-Philippe Meloche.
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