Saguenay: des toilettes à l'avant-garde, mais inutilisables
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Les toilettes autonettoyantes du terminus d’autobus de la rue Racine, à Saguenay, sont inutilisables depuis plusieurs mois.
Ces toilettes autonettoyantes ont été aménagées au coût de 200 000 $ il y a près de 10 ans, mais le modèle conçu en Europe semble bien mal adapté à l'hiver saguenéen.
«C'est tout le temps fermé, peu importe l'heure», a déploré un usager quotidien de la Société de Transport de Saguenay (STS).
«Ça fait depuis longtemps qu'on a le problème. On est tannés!», a affirme le conseiller municipal et président du conseil d'administration de la STS, Claude Bouchard.
Le service sanitaire de fabrication européenne est automatisé et autonettoyant, supposément facile d'entretien, et devait résister au vandalisme. Tout ça pour 200 000 $. Les concepteurs, Urben Blu, ont peut-être sous-estimé un détail.
«Le système gèle en hiver, a constaté Claude Bouchard. Sans entrer dans les détails techniques, je peux vous dire qu'on a tout essayé pour régler le problème. Mais si c'était facile, ce serait déjà corrigé.»
Les efforts pour réparer les bris sont demeurés vains jusqu'ici. Les pièces nécessaires doivent obligatoirement provenir de l'Europe, et la chasse semble compliquée.
«L'entreprise a du mal à se faire approvisionner depuis le début de la pandémie, et il est en rupture d'inventaire pour d'autres pièces. Ce qu'on a essayé avec les pièces nord-américaines n'a pas fonctionné», a précisé le président du C.A.
La ville avait installé des toilettes chimiques cet été, mais à l'approche de l'hiver, elles ont été retirées.
L'absence de toilettes incite de nombreux usagers à chercher d'autres solutions. Comme par exemple, tenter sa chance au restaurant voisin, le Dar Salma.
«Jamais moins d'une dizaine par jour, a affirmé le propriétaire Najib Fanidi. Je dois refuser, parce que nos toilettes sont pour les clients du restaurant, pas pour les citoyens de la ville».
«Je n'aurais pas de mal à collaborer pour une ou deux semaines de fermeture, mais depuis qu'on a ouvert le restaurant, il y a un an et demi, les toilettes de la STS ont été fermées 90 % du temps», a-t-il ajouté.
Pour l'instant, la ville et la STS cherchent de nouveaux débouchés. Mais le ras-le-bol n'est peut-être pas loin.
«Si on voit qu'on n'est pas capable de la garder en vie, on verra ce qu'on fera», a déclaré M. Fanidi.
La succursale québécoise de Urben Blu était surprise d'apprendre la situation, affirmant n'avoir jamais été informée des problèmes par la ville ou la STS.