Tunnel: ces travaux qui affectent notre santé mentale
Coup d'oeil sur cet article
Pour un temps, la grande région de Montréal vivra au rythme des complications engendrées par les travaux du pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine.
Comme tant d’autres, je suis frappé de voir à quel point notre classe politique s’est mal préparée à cette épreuve, qui pour plusieurs, sera vécue comme une catastrophe.
C’est toutefois aux conséquences psychologiques de ces grands travaux que je voudrais m’attarder. En un mot, sur leurs effets sur la santé mentale collective.
- La rencontre de l'heure Bock-Côté - Martineau, tous les jours 10h, en direct ou en balado sur QUB radio :
Écartèlement
Car tel est l’enjeu: nos sociétés paient le prix d’un modèle de développement urbain qui en vient à se retourner contre ceux à qui il promettait la liberté, la propriété et la prospérité.
L’existence est écartelée entre la maison, de plus en plus éloignée du travail, et les exigences de la vie de famille.
Une partie importante de notre existence se déroule ainsi sur la route, que ce soit dans la voiture ou dans le transport en commun.
Déjà, ce rythme est intenable quand le système de transport fonctionne approximativement. Il devient intenable quand il se dérègle.
La congestion routière est la part maudite de la vie de banlieue. Elle prive ceux qui le subissent, au terme d’une année, de l’équivalent de plusieurs jours, et peut-être même, plusieurs semaines avec les leurs.
Elle génère une forme d’agressivité sociale partout palpable, un stress étouffant, un rythme épuisant.
- La rencontre de l'heure Bock-Côté - Martineau, tous les jours 10h, en direct ou en balado sur QUB radio :
Famille
Il faudra traverser l’épreuve.
Mais retenons-en une leçon fondamentale: plus l’existence est écartelée géographiquement, comme si l’on pouvait se décomposer en plusieurs pièces détachables, plus elle est intenable, plus les familles en souffrent, plus elles éclatent, et plus l’individu fait l’expérience d’une vie mutilée et d’une solitude atroce, qui l’amènera à se demander si le modèle de société qu’on lui a vendu est vraiment tenable.
Je ne sais trop comment, mais ce chantier collectif devra aussi être pris au sérieux.