Est-ce que Québec peut rêver?
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Que les Sénateurs d’Ottawa affichent la pancarte « à vendre », ça ne devrait pas étonner.
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Anna et Olivia, les deux héritières de la formation à la suite du décès d’Eugene Melnyk, ont confié à une entreprise de Los Angeles le mandat d’explorer le marché.
Le commissaire Gary Bettman et les décideurs de la LNH savent très bien qu’éventuellement il faudra bien en arriver à cette conclusion.
Les deux jeunes femmes ont sans doute d’autres projets avec lesquels elles pourront exploiter leurs connaissances dans le monde des affaires et permettre à l’empire de leur père de connaître une croissance plus poussée.
Au cours de l’entre-saison, elles ont permis aux patrons hockey de l’équipe de prendre de coûteuses décisions afin de donner du lustre à une concession qui, depuis trop longtemps, parvient difficilement à gagner l’intérêt des amateurs.
Or, le travail colossal effectué par le directeur général Pierre Dorion, entre autres, a redonné espoir aux partisans. Avant la perte de Josh Norris, le meilleur joueur de centre de la formation, on croyait sincèrement que les Sénateurs allaient obtenir un rendez-vous pour le tournoi printanier.
Maintenant, ce sera plus difficile.
Influence des deux jeunes
De là à penser que les derniers événements ont influencé les deux jeunes propriétaires, il est plutôt permis de croire qu’elles songent à vendre la formation sans doute depuis le jour où elles ont pris en charge l’entreprise.
Au fil des derniers mois, la Ligue nationale a gardé un œil très attentif sur les opérations de la compagnie. La LNH cherche avant tout des propriétaires qui ont des projets importants.
Quels sont les objectifs d’Olivia et Anna Melnyk ?
Ont-elles l’intention de gérer leur entreprise en demeurant engagées dans le monde du sport ?
Si elles ont décidé de demander l’aide d’une entreprise spécialisée dans les transactions financières auprès des propriétaires sportifs, il faut penser qu’elles veulent orienter leur avenir dans d’autres sphères que le sport.
Donc, la perspective que les « Sens » changent d’adresse avec de nouveaux investisseurs est à considérer.
Un vœu
Différentes sources soulignent qu’il y aura promesse dans l’acte de vente que l’équipe demeure à Ottawa. C’est plausible. On désire souvent rassurer les amateurs que rien ne changera au niveau des opérations, que l’entreprise demeurera au même endroit.
Un vœu pieux, mais qu’on perd rapidement dans les négociations entre les acheteurs intéressés et le vendeur.
En présumant que les amateurs de hockey de Québec suivront ce dossier avec un intérêt particulier, la question qu’on peut se poser est : « Est-il permis de rêver ? »
Si on retient les propos de Michel Therrien, à TVA Sports, samedi soir, autant oublier ça puisque Geoff Molson, le propriétaire du Canadien, aurait mentionné à sa garde rapprochée, il y a quelques années, qu’il ne voyait pas d’un bon œil le retour des Nordiques.
Mais avez-vous pensé aux réactions que cela provoquerait s’il bloquait un tel projet ? Quel impact serait exercé sur certains partenaires du CH ?
A-t-on oublié ce qui s’était passé à Winnipeg, il y a 40 ans ?
Le dernier mot à Bettman
Cependant, Bettman est le personnage le plus influent du hockey professionnel. Les membres du bureau des gouverneurs sont ses employeurs sauf quand ils regardent le tableau de chasse de leur homme de confiance et on lui donne toujours carte blanche.
Donc, si le commissaire désire une équipe à Québec, on peut parier qu’il aura gain de cause. Mais est-ce vraiment ce qu’il désire ?
On peut toujours avancer qu’il n’a pas discuté avec le ministre des Finances, Eric Girard, simplement pour le plaisir de la chose. Qu’il désirait obtenir les informations les plus pertinentes sur le dossier d’un retour du hockey de la Ligue nationale à Québec.
Le ministre avait sans doute une liste d’investisseurs, sans doute que Pierre Karl Péladeau, président et chef de la direction de Québecor, et des hommes d’affaires connus, comme Alain Bouchard, de Couche-Tard, suivent de près le dossier.
Bettman ne veut surtout pas créer un déséquilibre entre les deux associations et c’est la raison pour laquelle si les Sénateurs passaient dans les mains de nouveaux investisseurs, il désirerait garder l’équipe dans l’Est.
La ville par excellence
Qui peut accueillir les Sénateurs ? On ne peut négliger Ottawa. Les nouveaux propriétaires pourraient se prévaloir de certains droits acquis par Eugene Melnyk pour la construction d’un nouvel amphithéâtre au centre-ville.
Québec répond à tous les critères du hockey professionnel : les infrastructures, les amateurs, l’engouement pour ce sport, etc.
Peut-être que la région de Toronto voudrait se doter d’une deuxième formation.
Au cours des dernières années, on a maintes fois soulevé les projets qu’entretenaient des hommes d’affaires de la banlieue de Toronto. C’est un projet toujours sur la table.
Quel sera le prix de vente ?
Certains avancent 650 millions $ US, mais le commissaire Bettman s’y opposera.
Le Kraken de Seattle a payé cette somme, il y a trois ans.
On parle plutôt d’un montant de 900 M$ ou encore 1 G$ US.
Des chiffres exagérés pour une concession qui a du mal à attirer la clientèle.