Ils ont quitté Montréal pour Québec afin de pouvoir s'acheter une maison
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Changer de ville, oublier les restos ou les voyages, acheter une maison qui ne convient pas: des Québécois font toutes sortes de sacrifices pour réussir à devenir propriétaires.
«On est vraiment heureux d’avoir trouvé notre maison, mais c’est sûr qu’on a fait des sacrifices financiers, car on est à la limite de notre budget, et qu’on a fait la concession de quitter Montréal et partir vivre à Québec», explique Ashley Kennedy.
Après quelques visites de propriétés en 2020, l’explosion du marché immobilier pendant la pandémie a poussé la Montréalaise et son conjoint des 13 dernières années à attendre un peu pour avoir une meilleure mise de fonds.
Le couple a décidé finalement de reprendre ses recherches en 2021. Mais après une vingtaine de visites de maisons, de condominiums et de jumelés à Montréal et dans ses environs, il n’avait d’autre choix que d’élargir son horizon.
«En janvier 2021, on a fait une offre sur une maison à Varennes à 495 000$ face à 16 compétiteurs. Elle s’est finalement vendue à 560 000$. Alors, on a commencé à regarder à Québec, parce que mon conjoint a de la famille là-bas», explique la femme de 34 ans, ajoutant qu'elle a la chance de gagner au-dessus du salaire moyen.
Finalement, quatre visites dans la Capitale-Nationale auront suffi pour qu’ils dénichent leur cocon, qui sera finalement un jumelé à 451 500$ construit dans les années 1980.
«On a hâte d’emménager chez nous, enfin, affirme-t-elle avec soulagement. Maintenant, on sait que l’on ne va sûrement pas voyager pendant cinq ans et se refuser des sorties ou des dîners au restaurant.»
Décourageant
Pour d’autres, la recherche d'une maison est plus difficile et devient de jour en jour plus décourageante.
«Plus le temps avance et moins il y a de choix [de maisons] sur le marché, on a l’impression qu’on doit se forcer à prendre ce qu’il y a, même si ça ne correspond pas à ce qu’on veut», soutient Amanda Desjardins, qui observe le marché depuis près d’un an.
Cette dernière souhaite acheter une maison de campagne dans l’ouest de la Montérégie avec son mari ainsi que sa soeur, qui ne pourrait pas se permettre d’acheter seule dans le marché actuel.
Ensemble, ils ont déjà amassé la mise de fonds nécessaire pour leur achat qui devrait ne pas dépasser les 400 000$.
«Notre rêve, c’était de pouvoir s’acheter un duplex à Brossard pour que mon fils de 8 ans puisse garder ses amis et aller à la même école, mais là, oublie ça. Même si on faisait toutes les concessions possibles, on ne pourrait pas acheter de quoi ici en ce moment», déplore la jeune femme.
Des compromis
Entre le faible inventaire et la hausse des taux d’intérêt, les trois adultes craignent de devoir sacrifier certains de leurs critères pour réussir à devenir propriétaires au 1er juillet 2023.
«On a peur de se lancer, mais il va falloir qu’on se lance, même s’il faut faire des compromis sur la taille, le prix et l’envergure des rénovations», ajoute-t-elle.