Une première année de mandat pour la mairesse de Sherbrooke
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Une première année de mandat se termine pour Évelyne Beaudin, élue à la mairie de Sherbrooke le 7 novembre dernier. La première femme à devenir mairesse de la Ville a vécu un début de parcours parsemé de tensions entre les élus de son parti Sherbrooke citoyen et les conseillers indépendants n’ont pas tardé à survenir.
«C’est une année transitoire, a qualifié la présidente du conseil municipal Daniel Berthold. Il y a vraiment deux visions, des gens plus environnementalistes et d’autres plus conservateurs. Il faut réussir à faire le joint entre les deux pour arriver aux résultats escomptés.»
«Avoir une gouvernance menée par un parti politique très idéologique où il y a peu de place pour le compromis, je dirais que c’est ce qui marque la dernière année», a pour sa part résumé la conseillère indépendante Annie Godbout. Ses divergences entre elle et la mairesse ont d’ailleurs mené à son expulsion du conseil exécutif.
L’arrivée en poste de l’administration Beaudin a aussi créé des frictions avec les promoteurs immobiliers. «Je ne vous cacherai pas que les propriétaires de Sherbrooke manifestent une certaine impatience, soutient le porte-parole de la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ). Ils souhaitent contribuer et continuer à développer Sherbrooke, mais au cours de cette première année on a senti qu’il y a des ponts à construire pour qu’il y ait un travail commun.»
«C’est clair que le changement, ça dérange, on le sent. Mais la population nous a élus pour ça, notre vision était claire et les gens s’attendent à ça», a commenté la conseillère et membre de Sherbrooke citoyen, Laure Letarte-Lavoie.
La mairesse Évelyne Beaudin se dit satisfaite de la première année de travail.
«C’est étrange à dire, mais je trouve que c’est plus facile d’être mairesse que conseillère municipale dans l’opposition. Je défends les mêmes convictions et j’avance les mêmes idées, sauf que maintenant je vois les résultats qui s’instaurent», dit-elle en entrevue à TVA Nouvelles.
Pendant la campagne électorale, Évelyne Beaudin avait promis de faire de la Ville de Sherbrooke un employeur de choix. «Pour le moment, nous n’avons remarqué aucune amélioration, constate le président du Syndicat des fonctionnaires municipaux de Sherbrooke, Carl Veilleux. Il y a eu des discussions avec les membres du conseil, y compris la mairesse, on sent de l’écoute et de l’ouverture, mais concrètement sur le terrain rien n’a changé relativement aux ressources humaines. On sent une grogne chez nos membres, d’ailleurs les départs s’additionnent, on perd du personnel compétent.»
Un an après son élection, la lune de miel entre Évelyne Beaudin et la population semble se poursuivre. «À date, je n’ai que des félicitations à lui faire», lance une citoyenne. «Jusqu’ici je trouve qu’elle fait un bon travail», a estimé une autre Sherbrookoise.