Plus de difficultés à l’adolescence pour les enfants exposés à des contenus violents
L’exposition de jeunes enfants d’âge préscolaire à des images violentes à la télévision peut se traduire par de plus grandes difficultés psychologiques jusqu’à 10 ans plus tard, pendant leur adolescence.
C’est à tout le moins ce que laisse entrevoir une étude menée par la professeure Linda Pagani, qui œuvre au sein de l’École de psychoéducation de l’Université de Montréal.
Pour parvenir à ce constat, l’équipe de la professeure a suivi une cohorte de près de 2000 enfants âgés de 3 ans à 4 ans et demi dont le temps passé devant des contenus violents à la télévision a été mesuré par les parents.
«L’enfant, à cet âge-là, ne va pas distinguer entre la réalité et ce qu’ils voient sur les écrans. [...] Ils vont intégrer ces apprentissages sur le plan social, sur leurs interactions», a expliqué la professeure Pagani en ondes à LCN mardi.
Les répercussions de ce temps passé devant la télé ont ensuite été mesurées à l’âge de 12 ans. Les chercheurs ont constaté que les adolescents plus exposés à du contenu violent pendant leur enfance étaient plus susceptibles d’avoir des difficultés psychologiques, en plus de problèmes d’apprentissage.
«La violence sur les écrans est souvent très rapide. Les choses se passent très rapidement. [...] Ce qui peut arriver, c’est qu’ils vont développer un goût pour les choses très rapides. Donc, à l’école, quand la professeure explique quelque chose, ils ont de la misère à suivre parce qu’ils trouvent ça ennuyant», a expliqué Mme Pagani.
Le phénomène s’observe tant chez les garçons que chez les filles, quoiqu’inégalement.
«Ce qu’on a vu, c’est que les deux sexes expérimentent les risques psychologiques, comme la détresse, l’inattention et l’agressivité, mais les garçons ont un risque un peu plus élevé parce que leur choix de contenu à l’écran est souvent plus agressif», a souligné la professeure.
L’étude a été publiée dans le Journal of Developmental and Behavioral Pediatrics.