Les démocrates plus résilients que prévu
Lester

L’inflation était en tête de liste des préoccupations des électeurs, selon des sondages de sortie des urnes. Ils étaient très mécontents et avaient des opinions largement négatives sur Biden.
Plus de 7 sur 10 se déclaraient insatisfaits de la situation actuelle aux États-Unis et la moitié mettait en cause les politiques de Biden. Plus des trois quarts disaient que l’inflation a été la cause de difficultés pour eux et leur famille.
Pourtant seulement 37 % des électeurs avaient une opinion favorable de Trump et 43 % une opinion positive du parti républicain.
Les républicains doivent remporter 218 des 435 sièges pour avoir la majorité à la Chambre et un seul siège de plus pour contrôler le Sénat dont 35 des sièges étaient en jeu.
Avec des dizaines de courses serrées, le comptage des votes pourrait prendre des jours, voire des semaines, avant que les résultats définitifs soient connus.
Les démocrates votent par correspondance plus souvent que les républicains. Les États qui dépouillent ces votes rapidement vont donner des résultats favorables aux démocrates qui pourraient s’évaporer à mesure que les votes républicains sont compilés.
Si dans la course serrée en Géorgie aucun candidat n’obtient plus de 50 % des voix, un second tour aura lieu le 6 décembre, laissant peut-être le contrôle du Sénat incertain jusque-là.
- Écoutez l'édito de Normand Lester à l'émission de Richard Martineau diffusée chaque jour en direct 9 h 48 via QUB radio :
La fin de la démocratie ?
Hier soir, des analystes et les résultats partiels suggéraient que les républicains avaient de très fortes chances de remporter une majorité à la Chambre. Le contrôle du Sénat serait plus serré.
L’inquiétude vous gagne quant à l’avenir de la démocratie américaine ? Vous avez raison. Vous n’êtes pas les seuls.
Soixante-dix-sept pour cent des électeurs interrogés hier croyaient que la démocratie est menacée aux États-Unis. Mais 33 % étaient convaincus que Trump s’est fait voler les élections en 2020.
Une victoire des républicains annoncerait-elle que les États-Unis sont engagés dans une spirale descendante vers l’autoritarisme ?
L’intégrité du système en cause
Le parti trumpisto-GOP s’est donné comme modèle la Hongrie de Viktor Orbán. En manipulant le système électoral des États qu’ils contrôlent, les républicains veulent créer un état « de facto » à parti unique comme la Hongrie actuelle.
Des revers électoraux significatifs amèneraient certainement des démocrates à presser ouvertement Biden de ne pas se présenter en 2024 ou à engager des manœuvres discrètes en ce sens, évoquant les inquiétudes concernant sa sénilité.
Le résultat de cette élection nous dira si l’Amérique telle que nous la connaissons est en train de disparaître alors qu’une droite autoritaire s’empare progressivement du pouvoir.
Trump devrait annoncer sa candidature aux présidentielles de 2024 mardi prochain. Ne serait-ce que pour compliquer les poursuites criminelles qui devraient s’engager contre lui si jamais l’attorney général Garland sort de sa torpeur.
Ironie de l’histoire, les donneurs de leçon américains s’éloignent des idéaux dont ils se sont toujours fait les champions.