[EN IMAGES] Montréal: un bâtiment s’effondre en plein centre-ville et personne n’avise les autorités
Le propriétaire menait depuis 2020 un combat acharné avec Montréal pour démolir le bâtiment vacant
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Un bâtiment résidentiel de 150 ans s’est effondré vendredi à Montréal, seulement quelques mois après qu’un incendie suspect a ravagé l’immeuble.
« Ce n’était qu’une question de temps avant que ça s’effondre », a estimé une amie du propriétaire, qui a requis l’anonymat.
Le bâtiment se serait affaissé vers 22 h jeudi soir, mais les autorités n’auraient été prévenues que huit heures plus tard.
Son propriétaire, Ramzi Sobh, était pourtant sur les lieux sur la rue Saint-Christophe lors de l’effondrement en plein centre-ville.
Un refuge pour itinérants
Au passage du Journal vendredi, l’amie du propriétaire regardait avec soulagement les ruines de la bâtisse centenaire, laissée à l’abandon depuis plusieurs années déjà.
« La structure de l’immeuble était trop fragile. Le propriétaire ne pouvait pas louer les logements. Mais il y avait toujours des squatteurs qui venaient, c’était vraiment dangereux. Et la Ville refusait de démolir », a déploré la femme, désormais soulagée.
Depuis l’achat de la propriété en 2020, Ramzi Sobh menait un combat acharné pour démolir les immeubles sur son terrain, sans succès.
« La Ville ne voulait pas me donner de permis. Là, je vais pouvoir recommencer à zéro et rebâtir », confie le propriétaire.
C’est la deuxième fois en moins d’un an que l’immeuble est la cible d’un incident suspect.
En février 2022, un incendie de cause inconnue avait ravagé l’immeuble et nécessité l’intervention d’une cinquantaine de pompiers.
« Ça a encore fragilisé la structure. Ils ont mis des clôtures pour protéger les passants et ils ont barricadé les fenêtres, mais il y avait toujours des gens qui allaient à l’intérieur », a raconté la femme, elle-même propriétaire d’un immeuble à logements à quelques mètres de là.
« Je suis content que personne n’ait été blessé. Ça aurait pu faire des morts. C’est à ça que je pense en ce moment », a souligné M. Sobh.
Recommencer à neuf
Son amie se dit satisfaite de la tournure des événements.
« Maintenant, le terrain peut rester vacant pendant 10 ou 20 ans. On ne sait pas ce qui va se passer. Mais on n’aura plus à se soucier que ça s’effondre et que ça blesse quelqu’un », a-t-elle expliqué.
« J’aurais voulu que ça se passe autrement, mais maintenant, je peux recommencer à neuf », a ajouté le propriétaire.
L’immeuble voisin, qui appartient également à M. Sobh, devra lui aussi être démoli.
La Ville de Montréal n’avait pas été en mesure de répondre aux questions du Journal vendredi concernant son refus de démolir le bâtiment problématique.