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François Cousineau lance un premier album solo au piano... à 80 ans!

ART-PORTRAIT-FRANÇOIS COUSINEAU-COMPOSITEUR-MUSIQUE
François Cousineau avait pensé écrire une autobiographie. Il a préféré la raconter en musique avec Mémoires. Photo agence QMI, Toma Iczkovits


Il a composé des morceaux pour des centaines d’artistes, dont Diane Dufresne, Céline Dion, Ginette Reno, Jean-Pierre Ferland, Robert Charlebois et Pauline Julien. Mais jusqu’à aujourd’hui, François Cousineau n’avait jamais lancé d’album de piano solo. À 80 ans, il a relevé le défi avec Mémoires, un disque de 11 titres amassés durant six décennies.


Pourquoi avez-vous attendu si longtemps avant de lancer un album de piano solo?

«J’avais toutes sortes de choses à faire avant. J’avais une terre à Magog depuis 50 ans sur laquelle je voulais construire un bâtiment agricole. J’ai pris le temps de jouer dehors. Je me suis aussi occupé de mes enfants et trois petits-enfants. [...] C’est ma fille, Geneviève, qui m’a donné l’idée de faire un album complet de piano solo. J’ai toujours été accompagné de plusieurs musiciens. Dans ce temps-là, c’est facile. Tu mets des instruments et ça sonne bien. Au piano, c’est un plus grand défi.»


Les 11 morceaux de l’album Mémoires sont-ils tous récents?

«Non, en fait, ce sont des pièces que j’ai accumulées pendant 60 ans. Il y a même la première pièce que j’ai écrite, à 20 ans [Vingt printemps]. C’est Stéphane Venne qui m’avait demandé de composer ça pour un film qu’il faisait à l’université. Je n’ai jamais oublié cette pièce et je l’ai finie. [...] La pièce la plus récente [Ailleurs, le temps n’existe pas], je l’ai composée le mois passé. Ça m’est venu d’un coup, un soir. J’étais très ému de voir mes doigts aller sur le piano. À trois heures du matin, je me suis réveillé en me demandant si j’avais bien composé quelque chose la veille. Je suis allé la rejouer et c’était très beau.»

«Quelqu’un m’avait suggéré d’écrire une biographie sur ma vie. J’avais commencé à ramasser des choses. Mais j’ai pensé raconter des souvenirs de ma vie avec des pièces marquantes au piano.»


Vous êtes à la retraite depuis une vingtaine d’années. Avez-vous continué de jouer du piano régulièrement?

«Je fais au minimum une demi-heure par jour. Je fais mes gammes, mes exercices. C’est un peu comme un boxeur. Il faut que tu restes en forme pour les doigts. Mais quand j’ai commencé à faire le disque, ça m’a quand même pris deux ou trois mois avant de retrouver une vraie souplesse. Et plus j’ai joué, plus c’est devenu facile.»


Si l’on retourne en 1972, de quelle façon vous êtes-vous retrouvé à chanter sur J’ai rencontré l’homme de ma vie, de Diane Dufresne?

«Diane Dufresne avait enregistré sa voix en studio. On était en train de mixer le disque. Luc Plamondon vient me voir et me demande qui va chanter les deux phrases au milieu de la chanson. J’avais complètement oublié qu’il y avait un gars qui devait chanter “Qu’est-ce que tu fais dans la vie ?” et “Prends-tu de l’eau dans ton whisky ?” ! Je suis en studio, Luc et le réalisateur me regardent. Je leur dis : c’est correct, je vais aller chanter. Je me disais que c’était juste deux phrases sur tout un disque et que ça allait passer dans le beurre. Mais non ! C’est la chanson qui a fait le hit. Je me suis entendu après ça à Paris, en Afrique du Nord... [rires]»


À ce moment-là, vous fréquentiez Diane Dufresne. C’était donc vous l’homme de sa vie?

«À ce moment-là, oui. C’est après qu’elle a changé d’idée ! [rires] Après ça, elle disait que c’était Luc [Plamondon]. Et après, c’était son mari. Une fille a le droit de changer d’idée!»


Vous avez travaillé avec des centaines d’artistes dans votre carrière. Y a-t-il des collaborations qui ont été plus mémorables?

«Elles le sont toutes. Quand tu échanges avec Claude Dubois, tu es avec Claude Dubois. Quand il chante Le blues du businessman, tu flippes autant au piano que le monde dans la salle. Lui, il la chante et il sait qu’il la chante bien. Et il flippe quand il la fait. Il ne fait pas ça mécanique. Il est all-in. Diane [Dufresne], quand elle fait un show, ce n’est pas du tout deux de pique non plus. Jean-Pierre Ferland, “c’est à 30 ans que les femmes sont belles, avant elles sont jolies, après ça dépend d’elles”, il fallait l’écrire. J’aimais beaucoup la musique. C’est pour ça que j’ai accompagné tant d’artistes. Chaque fois, je donnais mon 110 %.»


Avec la parution de l’album, y aura-t‐il des concerts?

«Je suppose que s’il y avait une demande, il n’y aurait pas d’objection. Physiquement, je suis en forme. J’ai une espèce de rêve qui serait de faire un spectacle en racontant ma biographie, mais musicalement.»


L’album de piano solo de François Cousineau, Mémoires, est en vente.







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