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«Top Minou»: Bleu Jeans Bleu de retour pour semer la «bonne humeur»

Bleu Jeans Bleu
Photo Courtoisie, Félix Renaud


Leur bleu a légèrement pâli, mais pas leur bonne humeur. De retour avec un nouvel album, Top Minou, les quatre membres de Bleu Jeans Bleu nous ramènent leurs ritournelles rose bonbon qui n’ont qu’un objectif : nous mettre un sourire au visage. 

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On avait rendez-vous avec Mathieu Lafontaine, alias Claude Cobra, au Studio Madame Wood. C’est là que Bleu Jeans Bleu a enregistré la totalité de Top Minou et de son album précédent Perfecto. « Tu es assis exactement là où a été chanté Coton ouaté », nous a même lancé le réalisateur Christian-Adam Gilbert. 

C’est en mars dernier que les Bleus ont commencé l’enregistrement de leur nouveau disque. Mathieu Lafontaine, le principal parolier de la formation, avait imaginé quatre ou cinq chansons dans les mois précédents. Il a complété le tout durant l’été. Eh non, Top Minou n’est pas un album de pandémie. « On ne voulait pas aller là », dit le chanteur.  

Bleu Jeans Bleu
Photo courtoisie

Comme les albums précédents du groupe, Top Minou part dans toutes les directions. Encore une fois, les allusions à la nourriture sont nombreuses quand on regarde certains titres de chansons : Bacon en bedaine, Molle twist vanille-vanille, La pure pureté du beurre pur 100% pur beurre, Souper fondue, Y’a quelqu’un qui a botché mon sandwich.  

Pour Mathieu Lafontaine, faire des chansons drôles, c’est l’essence même de Bleu Jeans Bleu. « Si on faisait de quoi de vraiment très sérieux, j’ai l’impression qu’on serait un peu à côté, dit-il. C’est peut-être aussi un peu par pudeur que je ne vais pas là. Avec Bleu Jeans Bleu, on essaie de faire rire avec des mots qu’on entend souvent moins dans d’autres chansons. C’est la plume de Claude [Cobra, son alter ego]. C’est nous qui avons choisi de nous imposer ça. C’est tout sauf limitatif. [...] La mission des Bleus, ç’a toujours été de rendre le monde de bonne humeur. » 

Les musiciens ont encore leurs habits en jeans et leurs chapeaux. Et selon le chanteur, ils continueront de porter ces costumes encore longtemps. « Si on ne s’habille plus de même, on n’est plus les mêmes personnages. Je pense que jamais les Bleus vont faire un spectacle en jeans et t-shirt sans chapeau. C’est bénéfique pour le projet d’avoir cet outil-là. Notre façon de bouger n’est pas pareil quand on est habillés comme ça. [...] On est extra possédés. On est allés voir une diseuse de bonne aventure à Berlin, il y a de ça très, très longtemps. Elle nous avait dit : vous serez possédés par une enveloppe corporelle qui ne sera ni chair, ni poil, mais denim. » 

Bleu Jeans Bleu
Photo courtoisie, Félix Renaud

Dans leur nouvelle tournée, qu’ils lanceront à la fin janvier, les membres de Bleu Jeans Bleu amèneront un peu de rose sur scène, pour cadrer avec la pochette de Top Minou. « Ça va être très rose et très bonbon, dit Mathieu. Très Top Minou. On est en train de créer tous les visuels. » 

En plus de parcourir le Québec, les musiciens aimeraient grandement retourner en Europe, là où ils ont connu un passage fructueux pour la première fois en juillet dernier. « On a fait six spectacles en France, Belgique et Suisse. On a fait de tout, du petit bar jusqu’au gros festival Paléo. La réponse des gens a été au-delà de nos attentes. Il y a des gens qui ont fait quatre heures de route pour venir nous voir deux fois. Ils chantaient toutes les chansons du premier album, du deuxième et du troisième! Ç’a été un fichu de beau voyage. Ça donne envie d’y retourner, mais il faut trouver quand. » 

√ Le nouvel album de Bleu Jeans Bleu, Top Minou, est disponible. Le groupe sera en spectacle à Montréal (27 janvier, Club Soda), et Québec (28 janvier, Impérial Bell). Pour plus d’infos: bleujeansbleu.com.

Top Minou pièce par pièce 

Le Journal a demandé à Mathieu Lafontaine d’expliquer chacune des chansons du nouvel album de Bleu Jeans Bleu. 

Bacon en bedaine : « C’est un fait vécu. Quiconque se tient en bedaine à la maison, on est surpris quand ça se met à revoler! Je l’ai fait souvent et à chaque fois, je faisais "aïe aïe, aïe, faire du bacon en bedaine, hein? " Il y a un peu cette idée de sport extrême. Dans le milieu de la chanson, il y a un bout où je voyais de l’huile. Ça pétille un peu. C’est le genre de trip Led Zeppelin. » 

Molle twist vanille-vanille : « C’est comme la toune bonbon. Avec la ritournelle « molle, molle, molle, molle, molle, molle, molle ». Un jour, je suis arrivé à la garderie et l’éducatrice me chantait « molle, molle, molle ». Mais la chanson n’était pas encore sortie, donc c’est mon garçon qui l’avait chantée! Quand on a fait la préproduction de l’album, je m’étais dit que ce serait notre premier single. C’était comme une évidence. C’est extra bonne humeur. J’entendais les jeunes Beatles un peu. » 

La pure pureté du beurre pur 100% pur beurre : « Ça part d’un running gag que j’avais avec des amis. On s’envoyait des photos de toutes les étiquettes qui disaient « pur, 100% pur ». On trouvait qu’il y avait un excès de « pur » dans tout ce qui est affichage. C’est comme si c’est un garant de qualité. J’imaginais un personnage qui est un vrai paquet de trouble quand ce n’est pas du vrai beurre. On connaît tous quelqu’un comme ça. [...] Il y a un petit bout de progressif dans le milieu. Ceux qui comptent la musique vont l’entendre. Radiohead avait fait ça dans Paranoid Android. Je trouvais ça cool de mettre des affaires que mes amis musiciens vont remarquer. On se met des petits nananes à nous, des petits clins d’œil. » 

Coco de cuir : « Quand j’ai commencé à perdre mes cheveux au cégep, je ne trouvais vraiment pas ça cool. J’ai commencé à passer par-dessus quand j’ai décidé de me raser, mais ç’a pris du temps. J’ai été des années à essayer de le cacher et à placer mes cheveux. On dirait que je trouvais ça cool de l’amener dans une toune, en le dédramatisant au coton et en offrant la clé. Tous ceux qui ne sont pas bien avec le fait qu’ils n’ont presque plus de cheveux et qui ne veulent pas se les raser... j’aimerais ça qu’une personne entende la chanson et fasse « tant pis, je me rase! ». Ça libère. C’est ça que ç’a fait pour moi. [...] C’est super rédempteur. Il y a de quoi de feel good, de soul un peu. Elle est juste soyeuse. On a aussi mis des arrangements de brass [cuivres], avec les Montréal Horn Stars. C’est le premier album où on en a. » 

Permis de moto : « Il y a de quoi avec les gars dans la mi-cinquantaine. Quand tu ne veux plus vieillir et que le permis de moto devient comme la façon de redevenir jeune. La chanson, c’est l’histoire d’un gars en char qui est en plein dans cet état d’esprit-là. Il se trouve plate, il est en train de vieillir. Il se fait dépasser par un jeune en moto et d’un coup, il voit toute sa vie changer s’il avait son permis de moto. Il voit tout dans sa tête en flash. Le refrain est super convenu. Il n’y a pas de surprise. On se dit que dans les spectacles, les gens vont pouvoir crier "permis de moto! " le poing dans les airs, tout le monde ensemble. Ça peut être magique. C’est un refrain espoir. » 

Blue Jeans Blues : « Ça, c’est parce qu’on se fait appeler les Blue Jeans Blue par la moitié du monde! Il y a vraiment beaucoup de gens qui ne sont pas capables de dire Bleu Jeans Bleu. C’est comme s’ils associent "blue" avec "jeans". C’est un running gag entre nous. On a fait un blues qui ne groove pas. C’est une joke à nous de nous! » 

Souper fondue : « C’est 100% tendresse. C’est comme une balade. C’est rare qu’on va là avec les Bleus. Ça reste du quotidien de maison. Chez nous, on se fait souvent une fondue dans le divan! On défait le divan-lit, on met une couverte et on mange dans le divan. De quoi de compliqué! Ça replace des affaires, je ne sais pas pourquoi. Cette chanson, c’est un peu ça. Ce n’est pas un couple qui va mal. C’est un couple qui sait qu’un souper fondue, ça ferait du bien. » 

Y’a quelqu’un qui a botché mon sandwich : « Tout le monde qui fait de la tournée se fait botcher ses sandwichs sur la route. Dans le camion, quand quelqu’un reçoit un sandwich tout croche, on s’en parle. C’est aussi un running gag entre nous. On a décidé de se faire un rock and roll un peu fâché. Cette chanson-là, ça s’adresse à tout le monde qui mange sur la route. » 

Swing dans piscine : « Quand tu es jeune et que tu passes la journée dans la piscine et que tes parents font "pas de douche ce soir!"... Ou les parents qui disent : "il est tard pour les bains, je vais te swinger ça dans piscine et j’envoie ça dans le lit!" J’ai entendu bien des parents dire ça. La chanson parle de deux gars qui ont ce combat-là à chaque jour. Ils veulent être propres, mais en même temps, il y a comme une petite voix dans leur tête qui leur crie "swing dans piscine!". Cette chanson-là, ce sont des gars qui fondent au soleil. C’est la voie simple pour une propreté medium. [...] C’était une chanson un peu comme Nirvana et la dualité des couplets plus soft et des refrains qui décapent. Je trouvais ça cool. Ça faisait un peu grunge avec une fin un peu Weezer. » 

Top minou : « C’est un interlude, ça se veut une virgule sur l’album comme les pubs sportifs l’étaient pour Perfecto. Top Minou, c’est la chanson-thème, mais c’est la plus courte. C’était plus ploguer la passe de reggae. On voulait faire un reggae, mais on avait peur que la chanson soit moyenne. Donc on a eu l’idée de faire juste une intro de chanson qui fait rire. [...] "Top Minou", c’est une expression qu’on a dans mon cercle d’amis. Quand tout est "top minou", c’est comme de dire que tout est vraiment cool, vraiment beau. » 

Crazy carpet : « C’est la seule trace pandémique de l’album. Pendant la pandémie, on prenait beaucoup de marches. J’ai connu bien des familles à cause de ça. Ce sont devenus des amis dans mon quartier, parce qu’on est arrivé là à l’été 2019. [...] Je trouvais ça cool de mettre une petite trace des amis de mon gars sur l’album. Quand il sera plus vieux, je vais pouvoir lui demander s’il se souvenait quand on allait glisser chez Ti-Louis en arrière de chez lui. En mettant ça sur l’album, ça fige quelque chose. [...] Un jour où il faisait froid, on a décidé d’aller prendre une petite marche, mais je n’étais pas habillé pour ça. Un voisin venait de finir de pelleter une petite glissade. J’ai décidé de l’essayer. J’ai forcé tout croche et j’ai fait : "la crazy carpet, c’est pas pour les doux!". C’est le descriptif d’une power débarque, de quelqu’un qui se fait vraiment mal sur une glissade d’enfants. Je ne te parle pas d’une glissade de glace au parc de 60 pieds de long. Je te parle d’une affaire de quatre pieds de haut! J’ai déjà le vidéoclip dans ma tête. Le super ralenti d’un gars qui glisse sur à peu près 12 pieds et qui revole. » 







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