Reconnaissance des partis d’opposition: le PQ inflexible et isolé
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En position de faiblesse avec seulement trois députés élus, le Parti québécois reste inflexible sur ses demandes auprès des autres formations politiques afin d’obtenir un meilleur budget de fonctionnement. Il estime qu’avec l’entente qui est sur la table il obtiendrait «des grenailles» et une reconnaissance amputée à l’Assemblée nationale.
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La formation souverainiste est de plus en plus isolée à la table de négociations, alors que la CAQ, le PLQ et Québec solidaire approchent d’un accord (voir encadré).
Le PQ fait cavalier seul en ce moment. Déçu, il a décidé maintenant de négocier sur la place publique.
Selon nos informations, une somme de 732 000 $a pourtant été offerte comme budget de fonctionnement pour les trois députés du PQ, incluant un cabinet pour le chef Paul Saint-Pierre Plamondon. Il obtiendrait 5 questions par cycle de 100 interpellations au Salon bleu. Le PQ s’estime floué.
«Le demande de chaque parti on y répond à peu près à 100% et on verse les grenailles au Parti québécois, ce qui est contraire aux discours des partis se voulant vertueux», a affirmé en entrevue Joël Arseneau, le député péquiste responsable des négociations.
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CAQ intransigeante?
Depuis le début des discussions, les souverainistes demandent beaucoup plus, plaidant qu’ils ont reçu plus de votes que le Parti libéral du Québec.
«Ce qui est déposé sur la table ne permet pas au PQ d’être pleinement reconnu et d’exercer ses fonctions au Salon bleu avec la période de questions ni avec les sommes nécessaires au fonctionnement minimal de la 3e opposition», a-t-il dit, affirmant que le leader du gouvernement de la CAQ, Simon Jolin-Barrette, était «intransigeant».
Toutefois, des sources soutiennent que c’est en réalité le PQ qui est incapable de faire des concessions et qui refuse de bouger depuis le début des négociations. Les péquistes souhaitent récupérer 1,3 million $. Ils seraient «pas mal gourmands», selon nos informations.
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Trois élus
À l’Assemblée nationale, c’est le nombre de députés qui fait foi de tous. Le PLQ a fait élire 19 députés et Québec solidaire 11 députés.
Ce sont les règles du jeu et les budgets sont définis selon ces ratios. Lorsque Québec solidaire avait fait élire 3 députés, tout comme l’actuel PQ, ils n’avaient aucune reconnaissance parlementaire.
Joël Arseneau estime qu’en plus du nombre de députés élus, le pourcentage de vote exprimé par la population doit aussi être pris en considération.
«La question, c’est celle de la reconnaissance essentiellement qui n’est pas définie de la même manière par tous», a-t-il indiqué, soutenant que le scrutin proportionnel doit être pris en considération pour la représentation des partis à l’Assemblée nationale.
Les libéraux ont obtenu 32,36% des voix des partis d’opposition le 3 octobre dernier, alors que le PQ en a obtenu 32,89 % de ce vote. C’est Québec solidaire qui en a gagné le plus avec 34,73%.
«On a vu des distorsions historiques au dernier scrutin. Le premier ministre et d’autres personnes ont dit qu’ils allaient corriger ça et reconnaître le Parti québécois. Alors, il faut le reconnaître à la fois sur le nombre de députés (...), mais aussi celui du suffrage qui est supérieur à celui de l’opposition officielle», a martelé M. Arseneau.
Selon nos informations, l’entente pourrait permettre aux solidaires d’être officiellement reconnues comme groupe parlementaire.
Place publique
Le chef intérimaire du Parti libéral, Marc Tanguay, déplore que le PQ décide de négocier sur la place publique.
«Moi, je suis un peu déçu, même très déçu que ça soit sorti public (...) on s'était dit : On ne va pas négocier sur la place publique. Là, j'entends que Paul St-Pierre Plamondon, il n'a pas de l'air content de ce qui se discute. L'entente n'est pas signée, les discussions doivent se poursuivre. Et je l'invite à revenir à la table de négociation», a-t-il dit lors d’un point de presse jeudi matin. Il plaide néanmoins pour que les règles de l’Assemblée nationale soient respectées.
«Ce que je trouve équitable, c'est quand on applique les règles de l'Assemblée nationale.»
Budget de fonctionnement qui serait accordé aux partis d'oppositions
PQ : 732 000 $ (3 députés)
244 000$ par député
5 questions sur 100 au Salon bleu
QS : 2 687 000 $ (11 députés)
244 272$ par député
25 questions sur 100 au Salon bleu
PLQ : 5 130 000 $ (19 députés)
270 000$ par députés
70 questions sur 100 au Salon bleu