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Les restaurateurs souhaitent se faire payer pour les «no-shows»

3d render of restaurant interior
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Les restaurateurs du Québec récidivent et réclament au ministre de la Justice qu’il modifie la Loi sur la protection du consommateur afin qu’ils puissent facturer des frais aux clients lors du non-respect d’une réservation. Le ministre Simon Jolin-Barrette analyse la demande.

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«Nous avons bel et bien reçu une correspondance de l’Association Restauration Québec (ARQ) concernant ce phénomène. Celle-ci est présentement analysée», a confirmé Élisabeth Gosselin, la porte-parole du ministre de la Justice Simon Jolin-Barrette. 

L’ARQ réclame le droit de facturer la carte de crédit entre 5$ et 20$ aux clients qui ne se présentent pas après une réservation au restaurant.   

«Ce qu’on veut c’est que le restaurateur ait la possibilité, s’il le veut... ça ne serait pas obligatoire, de facturer des frais minimes et modestes pour les gens qui ne se présentent pas», plaide Dominique Tremblay, la Directrice des affaires publiques et gouvernementales à l’ARQ. «C’est pour mettre un frein, un découragement aux mauvaises habitudes de ceux qui ne mesurent pas les conséquences que ça l’a dans toute la chaîne.» 

Elle signale que les restaurateurs prévoient du personnel et de la nourriture en conséquence, à la suite d’une réservation. 

Récidive

L’Association avait fait cette demande au gouvernement libéral de Philippe Couillard en 2017. Celle-ci n’avait pas porté ses fruits. Elle a décidé de revenir à la charge.  

«On veut que ça soit changé», souligne Mme Tremblay de l’ARQ.  

La Loi sur la protection du consommateur est stricte : cette méthode est illégale.  

«Tous les secteurs d’activités sont assujettis à cette interdiction prévue à la LPC, dont l’objectif est d’obliger le commerçant à démontrer les dommages réels subis, plutôt que de les fixer à l’avance par un montant arbitraire», signale le responsable des Affaires publiques, Charles Tanguay.  

«Lors de la prise d’une réservation, le restaurateur ne peut donc pas fixer à l’avance le montant de ses dommages si le client ne se présente pas, ni prélever un montant sur sa carte de crédit qui pourrait être conservé par le restaurateur à titre de frais, pénalité ou dommage si le consommateur ne se présente pas.» 

La seule option qui s’offre aux restaurateurs et celle de réclamer directement aux clients, après la réservation, le montant des dommages qu’ils ont réellement subis. Il peut aussi se tourner vers les tribunaux pour réclamer les dommages.  

Empreinte de carte

Ainsi, des restaurateurs usent d’imagination afin de se protéger contre les «no-shows». 

Déjà, des sites Internet de réservation, comme Libro, permettent aux restaurateurs de réclamer une empreinte de carte de crédit afin de pouvoir effectuer une réservation. Ceux-ci se réservent le droit de facturer des sommes en cas de «no-shows». 

Les exemples se multiplient dans les restaurants de la région de Québec.  

Or, cette façon serait aussi également illégale, soutient l’OPC. 

«Il est interdit à tout commerçant d’inscrire dans un contrat une stipulation à l’effet que le client doit verser un montant qui sera conservé à titre de pénalité dans le cas où le consommateur ne respecterait pas son obligation», ajoute M. Tanguay.  

Le fondateur et propriétaire de Libro, Jean-Sébastien Pothier, signale qu’il n’y a pas d’argent qui est pris directement sur les cartes de crédit, mais qu’il s’agit d’un d’une simple empreinte de carte de crédit qui pousse habituellement le client à avertir lorsqu’il annule une réservation.  

«C’est protection supplémentaire pour aide le restaurateur (...) Comme on demande un numéro de carte, ça conscientise», explique-t-il, signalant que le restaurateur ne facturera sans doute pas la somme si le client le prévient assez tôt avant le début de la soirée.  

Respect

M. Pothier rappelle qu’il y a 25% des clients qui ne se présentent pas lorsqu’ils réservent.  

Le cabinet du ministre de la Justice affirme comprendre «évidemment» la frustration des restaurateurs. 

«Nous invitions les citoyens à être plus vigilants et à prendre le temps d’annuler leur réservation lorsqu’ils n’ont pas l’intention de se présenter. C’est la moindre des choses et c’est surtout une question de respect pour nos entrepreneurs québécois», a indiqué Mme Gosselin.

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