À Samuel de continuer
Coup d'oeil sur cet article
Je n’ai pas été très surpris d’apprendre que Jake Allen serait le gardien partant, ce soir, face aux Sharks, mais ça ne doit rien changer dans la tête de Samuel Montembeault qui a fait des pas de géant, cette saison.
Personnellement, j’aurais donné un troisième départ d’affilée au gardien de Bécancour, mais je ne reproche pas à Martin St-Louis de choisir Allen pour affronter l’équipe de San Jose. C’est normal de faire confiance à son vétéran et je crois que l’entraîneur a bien géré ses portiers jusqu’ici.
Il arrive souvent que l’on consacre un gardien comme numéro 1 un peu trop tôt et ce fut d’ailleurs le cas avec Carey Price. Il a été numéro 1 avant qu’il ne le mérite.
St-Louis a répété, hier, qu’Allen était son numéro 1 et c’est bien ainsi. Ça préserve Montembeault de subir toute la pression et si un jour il devient le partant, il l’aura pleinement mérité.
C’est au Québécois de continuer à s’imposer et à se battre tous les soirs. Cette saison, il est plus constant et il a ouvert les yeux de bien du monde. C’est peut-être juste une question de temps avant qu’il ne s’empare de la pole position.
Montembeault sait qu’Allen n’est pas Carey Price tout comme je savais que Jeff Hackett n’était pas Patrick Roy. La porte s’ouvre pour Montembeault et c’est à lui d’en profiter.
L’important, c’est d’avoir la bonne attitude et ce n’est pas nécessairement en pensant à son statut personnel que les bonnes choses vont arriver.
Le Canadien est dans la course aux séries et Montembeault doit aborder chaque match comme si c’était un match éliminatoire. C’était ma façon de penser à mes débuts et c’est ce que ça prend pour vraiment t’établir dans la LNH.
Évidemment, Allen est rendu à une autre étape dans sa carrière. Je ne sais pas exactement ce qui se passe dans sa tête, mais il est moins efficace depuis quelque temps. Je le sens un peu à plat et je constate qu’il ne se bat pas aussi intensément pour chercher la rondelle lorsqu’il a la vue obstruée.
D’ailleurs, ce n’est pas rare pour un trentenaire évoluant dans une équipe négligée de passer un peu en mode pilote automatique. C’est souvent l’enthousiasme des jeunes qui transporte ce genre de formation et on le voit à Montréal avec les Nick Suzuki, Cole Caufield, Kirby Dach, Kaiden Guhle, Arber Xhekaj et quelques autres.
Un défi mental
Sans être tout jeune à 26 ans, Montembeault a toutes les raisons du monde d’être affamé. Il est plus constant et son calibre de jeu est bon, mais il est rendu à un point où son défi est d’ordre mental.
Et la question est toute simple. Est-ce que Montembeault croit vraiment qu’il est un numéro 1?
Même si Martin St-Louis lui donnait plus de matchs, ça ne veut pas dire qu’il est «rendu là».
Jouer plus de parties que l’autre gardien, c’est avoir le costume de numéro 1 et ça, c’est différent d’être vraiment le numéro 1.
Pas de débat
Bon, pour les raisons mentionnées plus haut, je ne ferai pas de grand débat pour l’instant sur la rotation des hommes masqués, mais je crois que Montembeault mérite d’être récompensé. S’il était un joueur d’avant, je l’essaierais au sein de la première unité de l’attaque à cinq.
Une partie de la réponse appartient à Allen. S’il retrouve son rythme, il restera probablement le favori de St-Louis, à moins que Montembeault ne lui force la main.
Le second est dans la bonne direction, mais il lui reste des choses à prouver, et n’oubliez pas la réalité de 2022. La LNH est devenue une ligue à deux gardiens.
– Propos recueillis par Gilles Moffet
Entrefilets
Au revoir, Börje Salming!
Le retour de Börje Salming à Toronto dans le cadre des cérémonies du Temple de la renommée m’avait beaucoup touché, notamment avec l’intronisation des Suédois Daniel Alfredsson, ainsi que Daniel et Henrik Sedin. On voyait que la maladie de Lou Gehrig l’avait beaucoup affecté, mais on ne s’attendait pas à ce qu’il meure dans les jours suivants. C’est vraiment triste, mais au moins, il a pu vivre de beaux moments juste avant de nous quitter et il a rappelé de beaux souvenirs à tous ceux qui l’ont vu jouer. Il a été un pionnier et un exemple pour tous les joueurs suédois et européens.
Pierre Gervais a respecté l’omerta
J’ai été très surpris des nombreuses réactions au sujet du livre de Pierre Gervais. On constate à quel point la relation entre le Canadien de Montréal et les Québécois est intense. Certains ont applaudi Pierre et d’autres l’ont démonisé, mais je connais les histoires de Pierre et croyez-moi, ce qu’il a raconté dans son livre, ce sont des choses pour des enfants de maternelle. D’ailleurs, on n’a pas appris grand-chose de nouveau, et à mon avis, il n’a pas violé les grands secrets du vestiaire. Pierre a respecté l’omerta. Il a parlé des émotions de certains, mais les gens ne sont pas assez dupes pour croire que les gens du hockey sont des robots, et Pierre a été honnête.
Un an avec Jeff Gorton
Le temps passe, et, mine de rien, ça fait déjà un an que Jeff Gorton est en poste comme vice-président hockey du CH. On sent que le club est entre bonnes mains et Kent Hughes n’est pas un directeur général fantoche. Ce que j’entends sur l’équipe de direction, incluant Vincent Lecavalier, Martin St-Louis et Martin Lapointe, est très positif. On dit que tout le monde travaille main dans la main et en fonction de formation. Chacun a son mot à dire, mais chacun est prêt à mettre son ego de côté pour le bien de l’organisation, et c’est signe d’une belle chimie.