Écrasement mortel d'un hélicoptère: la fille du pilote a filmé la scène
Un homme de 64 ans a perdu la vie lors d’un vol d’hélicoptère qui a viré au drame dans le Centre-du-Québec
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LEFEBVRE | La fille du pilote d’avion d’expérience qui a perdu la vie mardi, quand son hélicoptère a explosé en plein vol, a vu son père mourir sous ses yeux alors qu’elle filmait la scène.
« L’hélicoptère a explosé en vol. Je l’ai en live sur mes vidéos », a confié mardi au Journal Vicky Desmarais, 40 ans, alors qu’elle était en route pour aller identifier le corps de son père, Sylvain.
L’hélicoptère RotorWay de construction artisanale appartenant à l’homme de 64 ans aurait pris de l’altitude avant de prendre en feu, explique sa fille. Il s’est ensuite écrasé lourdement au sol. C’était en début d’après-midi, vers 12 h 40.
Le sexagénaire, seul à bord, survolait alors une terre agricole située sur le 10e Rang, dans la municipalité de Lefebvre, un peu au sud de Drummondville.
Selon sa fille, l’appareil multiplace aurait connu un problème lors d’un vol de pratique du pilote d’expérience.
« Ses hélicoptères, ce sont ses bébelles, quand il s’amusait à la maison, a-t-elle affirmé. On faisait des tours. C’est une défaillance technique. »
Mort de sa passion
Mme Desmarais a aussi tenu à préciser que son père avait un bagage remarquable comme pilote, et qu’il n’était pas qu’un agriculteur qui survolait ses terres.
« Ce n’était pas un deux de pique qui ne savait pas quoi faire avec un avion, a-t-elle lancé avec aplomb. C’est un pilote professionnel qui s’amusait, parce que c’était son plaisir, sa passion. »
Sylvain Desmarais avait, selon sa fille, plus de 47 ans d’expérience de vol, dont une quarantaine d’années comme pilote d’avions qui éteignent des feux.
« Il pilotait des CL-415. Il avait ses licences internationales », a-t-elle énuméré.
« Ça faisait aussi trois ans qu’il pilotait des hélicoptères », a poursuivi Mme Desmarais.
Elle a décrit son paternel comme un joueur de piano, un cultivateur né et surtout un « monsieur » souriant, jovial, qui était « tout le temps porté à rire ».
« Mon père est décédé en faisant ce qu’il aimait le plus faire au monde », a-t-elle témoigné.
Un gros boum
L’appareil s’est écrasé dans un fossé dans un champ non loin de la maison d’Alain Favreau et de Sylvie Labonté.
« On l’a vu passer juste au-dessus de notre garage et on a entendu un gros boum pendant la sieste des enfants », rapporte la mère de famille.
Le passionné d’aviation circulait souvent autour de la maison, souligne son conjoint, qui l’a vu passer pas plus tôt que dimanche.
« Il a fait deux ou trois fois le tour du village et de la maison. À un moment donné, il a redescendu vraiment vite juste derrière notre maison. Il a dû s’arrêter pour vérifier son hélice », raconte-t-il.
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Enquête en cours
Mardi soir, des policiers et des enquêteurs examinaient les restes de l’hélicoptère écrasé et les alentours, munis de lampes de poche.
Un petit appareil artisanal de ce genre n’a pas de boîte noire et le témoignage de la fille de la victime pourrait s’avérer crucial dans l’enquête, selon Jean Lapointe, pilote et expert en aviation civile.
« Ça va se jouer entre l’homme, la machine et l’environnement, à savoir si une erreur humaine du pilote a eu lieu, un bris technique ou si les conditions météorologiques ont pu causer l’écrasement », a-t-il expliqué.
Il espère que l’enquête du Bureau de la sécurité des transports du Canada permettra d’élucider les circonstances de l’écrasement et d’éviter que de tels accidents se reproduisent.