Qui est Mike Lindell, l’ancien accro au crack pro-Trump qui veut devenir président du Parti républicain?
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Le PDG de «MyPillow» souhaite prendre la tête du comité national républicain et remplacer Ronna Romney McDaniel, la présidente actuelle. Alors que Donald Trump commence à devoir affronter de plus fortes critiques des caciques du parti, une prise de pouvoir de son allié conspirationniste à sa présidence pourrait lui offrir un peu de répit.
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C’est que l’ancien toxicomane à la moustache mémétique, et personnage haut en couleur en politique américaine, est un pro-Trump convaincu et est l’un des plus grands défenseurs du «Big Lie», le mensonge source de violences qui veut faire croire que l’élection de Joe Biden est illégitime.
Tout d’abord, qu’est-ce que le RNC?
Le Republican National Committee (RNC, ou Comité national républicain en français) est l’organe chargé de diriger le Parti républicain au niveau national. Il est responsable de la promotion de la plateforme du Parti et de ses idées, mais aussi, et surtout, il est responsable de la coordination des collectes de fonds (et du choix de leurs destinataires) et des stratégies électorales.
Et pour Donald Trump, garder le contrôle de cet organe national a toujours été important.
Au mois d’août, Politico nous a appris que le RNC ne veut plus payer les frais juridiques liés à la recherche de Mar-a-Lago, et qu’il souhaite cesser sa participation aux paiements des frais juridiques généraux de Trump si ce dernier annonce officiellement son intention de se présenter à la présidence en 2024.
Cela a forcé Trump à utiliser encore plus de donations s’en allant aux comités d’actions politiques (PAC) lui étant liés, comme les «Save America PAC» et «Leadership PAC», pour payer ses frais de défenses judiciaires dans les multiples affaires le concernant, sans avoir à toucher à sa propre fortune.
Quant aux choix des stratégies électorales, on peut rappeler que RNC et les faiseurs d’opinions conservateurs essaient de s'éloigner de Trump, au moment où un «post mortem» sur les raisons de l’échec relatif des républicains aux élections de mi-mandat va avoir lieu.
Donc qui est Mike Lindell?
Ancien consommateur régulier de crack qui a eu une révélation sur les suites à donner à sa carrière grâce à «Jésus Christ», il a émergé comme un allié proche de Donald Trump pendant sa présidence, mais surtout pendant la conspiration qui aurait pu mener à la négation du résultat des présidentielles de 2020 ou au succès de la tentative de coup d’État lors de l’Assaut du Capitole du 6 janvier 2021.
Lindell a avancé les théories les plus farfelues concernant de présumés trucages du vote électronique : soit de présumés pirates informatiques étrangers ont modifié un vote Trump en un vote Biden; soit les machines à voter ont acquis une intelligence «libérale» pour empêcher le vote Trump d’être pris en compte.
Toutes ces «affirmations» abracadabrantesques sont pour Lindell le «plus grand cybercrime de l’histoire mondiale».
Ayant dépensé des millions de dollars de sa propre poche pour faire avancer son narratif mensonger, Mike Lindell a expliqué qu’il est prêt à tout et n’a aucune limite pour continuer à dépenser afin que «le pays ne soit perdu pour toujours».
Une «croisade» qui s’en prend désormais au Parti républicain
Dans des déclarations annonçant que sa candidature est «sérieuse», il avance que «Le RNC collecte de l’argent et ensuite ils ne font rien avec le crime électoral».
Il avance aussi qu’un des grands donateurs lui a dit: «Mike, tout le monde veut que tu sois à la tête du RNC, certains d’entre eux ne le savent tout simplement pas encore.»
Alors que le New York Magazine considère que Mike Lindell est le chef que le Parti républicain mérite, sa candidature s’inscrit néanmoins dans une logique de contestation du leadership de la présidente actuelle Ronna Romney McDaniel.
Celle-ci est assez forte en ce moment.
Pour rappel, les républicains ont sous-performé lors des dernières élections de mi-mandats du 8 novembre 2022, échouant à remporter le Sénat, et ne gagnant le contrôle de la Chambre des représentants qu’à l’aide une petite avance.
Cette courte majorité laisse les républicains fragiles face à leurs propres divisions, selon de nombreux observateurs.
Kristi Noem, par exemple, égérie de la droite et gouverneur du Dakota du Sud, a expliqué qu’elle «ne sais pas si un parti peut continuer à perdre comme nous l’avons fait et [Romna Romney McDaniel] peut conserver son emploi.»
Quant à Lindell, s’il croit en ces chances, il devra affronter une titulaire du poste qui a déjà obtenu déjà le soutien de plus de la moitié des membres du comité national votant à l’élection de sa présidence.