Tramway de Québec: une seule soumission pour le contrat des wagons
Coup d'oeil sur cet article
La multinationale française Alstom, qui a fait l’acquisition de Bombardier Transport en 2021, sera la seule en lice pour construire les rames du futur tramway de Québec, en raison du retrait de Siemens.
• À lire aussi: Tramway de Québec: la mise à jour des coûts repoussée au «début 2023»
• À lire aussi: Budget 2023: le grand jeu des négociations est ouvert à l'hôtel de ville de Québec
La nouvelle a d’abord été rapportée par Radio-Canada. Le vice-président de l’agence de relations publiques TACT, Yan Plante, a confirmé le retrait de Siemens au Journal en début de soirée.
«Je peux vous confirmer qu’ils se sont retirés du processus et je peux vous confirmer qu’ils souhaitaient proposer une technologie hybride, à la fois à câbles et à batteries pour préserver les paysages patrimoniaux.»
La décision de Siemens – qui laisse le champ libre à Alstom – n’étonnera guère les observateurs qui suivent de près le dossier. En juin dernier, Siemens avait déjà menacé publiquement de se désister du processus d’appel d’offres.
Rappelons que la Caisse de dépôt et placement du Québec est le principal actionnaire d’Alstom depuis 2021.
Le maire ne commente pas
Interrogé plus tôt dans la journée, le maire Bruno Marchand avait annoncé qu’il repoussait à 2023 le dévoilement de la mise à jour des coûts du projet, évalué pour l’instant à 3,965 G$. Ce faisant, il disait également ne pas être prêt à dévoiler le résultat de l’appel d’offres pour le matériel roulant, qui a pris fin le 29 septembre dernier.
En début de soirée, l’attaché de presse du maire refusait toujours de confirmer la nouvelle, se disant lié par la confidentialité du processus d’offres qui est toujours en cours.
«L’ouverture des propositions est privée et non publique, conformément à la Loi sur les cités et villes. Les discussions se poursuivent mais doivent demeurer privées pour être conformes au processus édicté par la loi. Nous ne commenterons pas davantage cette nouvelle avant que la loi nous le permette», indiquait-on au cabinet.
Absence de concurrence
Les rumeurs sur l’absence de concurrence, qui se confirment aujourd’hui, circulaient déjà depuis un bon moment. «Ça fait quand même plusieurs mois, dans l’espace public, que c’est anticipé. Siemens avait soufflé le chaud et le froid. Ça ne constitue pas une grande surprise», a réagi le chef de l’opposition, Claude Villeneuve, évitant soigneusement de dire s’il s’agit d’une mauvaise nouvelle pour les contribuables.
L’absence de concurrence amène inévitable un «risque», convient-il, mais ce n’est que lorsque le prix du contrat sera connu qu’on pourra véritablement juger. «On va le savoir quand le prix va sortir. Est-ce qu’on va se retrouver avec un prix significativement plus élevé? Le matériel roulant, par ailleurs, ce n’est pas la plus grosse partie du contrat», a relativisé M. Villeneuve.
«Le projet serait beaucoup plus vulnérable s’il n’y avait qu’un seul soumissionnaire pour la partie infrastructures», a-t-il ajouté. Selon lui, il ne faut pas envisager à ce stade-ci de reprendre l’appel d’offres, tant que les coûts ne seront pas connus.
Rappelons que la Ville de Québec avait perdu une année en reprenant le processus d’approvisionnement et en le scindant en deux, afin de favoriser la concurrence.
«[Pierre] Fitzgibbon et [François] Legault, ils n’ont jamais caché que si ça dépendait juste d’eux autres, le contrat irait directement à Alstom. Là-dessus, je ne jette pas la pierre au maire. Nos gouvernements supérieurs n’ont pas aidé à favoriser un contexte de concurrence là-dedans», observe M. Villeneuve.