Xavier Dolan a dû «renoncer» à une «dizaine de chansons québécoises» pour sa série
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À l’occasion de la sortie de sa minisérie La nuit où Laurier Gaudreault s’est réveillé présentée sur Club Illico, Xavier Dolan revient sur la difficulté à intégrer des chansons québécoises au cinéma ou à la télévision.
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«Il y a beaucoup de chansons québécoises que je voulais utiliser, d’Isabelle Boulay, de Bruno Pelletier, qui sont en fait des chansons dont les droits ont été cédés parce qu’à cette époque-là, je pense que les artistes étaient au début de leur carrière et ils voulaient céder leurs droits à leur “label”. Ces [maisons de disque là] ont fait faillite ou ont cédé leur catalogue à de plus gros joueurs», a-t-il expliqué à QUB radio.
Le réalisateur a également déploré qu’une maison de disque en particulier lui ferme la porte: celle-ci «ne répond pas au téléphone, [...] charge une fortune et [...] empêche le public québécois d'entendre les chansons d’artistes à la télévision ou au cinéma, et [elle] empêche ces artistes-là de pouvoir, à travers la pérennité, s’insérer dans les œuvres dans la durée et dans le patrimoine», a-t-il ajouté, au micro de Sophie Durocher.
Le système que décrit Dolan a privé sa série de certaines chansons québécoises.
- Écoutez l'entrevue avec Lucie Bourgouin, responsable de la libération de droits musicaux pour les productions audiovisuelles à l’émission de Sophie Durocher diffusée chaque jour en direct 15 h 15 via QUB radio :
«Il y a une dizaine de chansons québécoises auxquelles j’ai dû renoncer, soit parce que je n’avais pas de réponse de ce même label-là, soit parce que ça coûtait tout simplement trop cher à cause de la façon dont on calcule les tarifs, qui vont faire en sorte qu’une chanson de Ginette Reno va me coûter le même prix qu’une chanson de Coldplay», a-t-il regretté.
Le producteur québécois a par ailleurs réagi à la question de la journaliste concernant la désaffection des jeunes pour la culture québécoise.
«Ça me fait de la peine par rapport à notre culture en général et notre identité, il y a quelque chose qui se perd [...], a-t-il avancé. Il faut aller chercher ces générations-là qui sont habituées à des standards visuels, des standards narratifs, qui sont différents un peu de ce qu’on leur propose.»