Fière d'aider sa «deuxième famille»: de retour au travail à 78 ans
Elle donne un coup de main à l’entreprise qu’elle a vue évoluer depuis 30 ans
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Alors que plusieurs entreprises peinent à trouver des employés, une septuagénaire de Québec brille par son désir d’aider sa « deuxième famille », n’hésitant pas à sortir de sa retraite chaque année pour lui prêter main-forte durant le temps des Fêtes.
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« Elle est irremplaçable par son sourire, sa disponibilité et sa bonne humeur... Elle connaît l’entreprise comme le fond de sa poche, c’est vraiment un diamant brut, une perle ! » lance Jinny Sanschargin, directrice marketing du groupe Kirouac.
Zita Baker – ou Mme B. pour les intimes – a travaillé au magasin Club Jouet de Québec depuis son ouverture en 1992 jusqu’à il y a une dizaine d’années, lorsqu’elle a pris sa retraite.
Mais elle n’a pas cessé de s’impliquer pour autant auprès de l’organisation. Chaque année, la femme de 78 ans – qui est loin de faire son âge – libère tous ses week-ends de novembre et de décembre pour s’occuper des commandes du web.
« Ça me fait du bien et ça les aide durant cette période achalandée ! Je ne suis jamais venue travailler à reculons », assure Mme Baker, qui compte revenir chaque année, « tant que la santé le permettra ».
Une solution à la pénurie ?
Ce type de main-d’œuvre est de plus en plus prisé par les commerçants qui peinent à recruter et conserver leurs employés. Les entreprises sont nombreuses à courtiser les retraités pour pourvoir les quelque 250 000 postes qui étaient vacants dans la province en août dernier.
« On a quelques aînés qui travaillent – et travaillaient – pour nous. Ils sont très dévoués. Ce qui est bien dans le cas de Mme B., c’est qu’on n’a pas besoin de la former, on économise beaucoup de temps là-dessus », affirme Mme Sanschagrin.
Pour plusieurs aînés, ce retour sur le marché du travail peut aussi être alléchant, comme ils ont droit à certains avantages fiscaux.
De son côté, Mme Baker trouve son compte dans la valorisation qu’elle obtient grâce à ce petit boulot, même si de l’eau a coulé sous les ponts depuis qu’elle a fait son entrée chez Club Jouet.
Des souvenirs plein la tête
De l’ouverture du magasin un matin froid d’octobre 1992, emmitouflée dans son manteau parce que les portes n’étaient toujours pas installées, à l’arrivée d’un système automatisé, la septuagénaire a vu l’entreprise évoluer au fil des ans.
« À une époque, je devais retenir les codes des 25 000 articles qu’on avait en magasin pour la caisse. J’avais le livre des codes sur ma table de chevet, que je lisais avant de me coucher », raconte-t-elle en riant.
Si elle avoue avoir eu plus de difficulté à s’adapter à l’arrivée de la technologie, ça ne l’a pas empêchée de s’impliquer auprès de l’organisation durant près de trois décennies.
« C’est vraiment comme une deuxième famille pour moi », conclut Mme Baker.