/opinion/columnists
Navigation

Pourquoi je m’oppose au retour du masque

STOCKQMI-COVID-19
Photo d'archives

Coup d'oeil sur cet article

Je ne pensais pas écrire une autre chronique sur le masque. Du moins, j’espérais que la situation ne se représente pas. J’étais trop optimiste.

• À lire aussi: «Le mois de décembre sera difficile», avertit le Dr Boileau

Car le gouvernement du Québec, comme plusieurs gouvernements occidentaux, semble avoir retenu une étrange leçon de la pandémie : désormais, le masque fera partie de nos vies. 

Non pas sur une base régulière, mais sur une base cyclique. De décembre au printemps, au temps des virus respiratoires. 

Il faudrait alors sortir son masque dans les transports en commun, au centre commercial, au bureau, au restaurant. 

Hygiénisme

Au début, on nous dira pour quelques semaines. Pour quelques mois, ensuite, s’il le faut. Avec la promesse de le ranger en mai.

Pour l’instant, tout cela relève du conseil, pas de l’obligation. Mais les partisans de l’obligation se font entendre.  

L’objectif : le faire rentrer dans les mœurs, comme me le disait un collègue, lundi, à La Joute. On portera le masque comme on porte la tuque en hiver. 

En ce moment, ceux qui plaident en sa faveur, dans une plus ou moins grande mesure, croient le faire au nom du système de santé à sauver. 

Les mesures d’exception propres à la pandémie se normaliseraient ainsi dans notre vie quotidienne. C’est ce qu’on appelait à l’époque une nouvelle normalité.

Calmement mais fermement, je m’y oppose. 

Pour une raison simple : cette mesure, qui se réclame d’un faux bon sens, témoigne d’une tendance inquiétante : nos gouvernements, pour ce qu’ils croient être de bonnes raisons, se permettent de pousser de plus en plus loin le contrôle social et sanitaire. 

Rien ne les empêchera, alors, si la situation redevient difficile, de limiter à nouveau la fréquentation des restaurants, de fixer la limite de gens que nous pouvons recevoir à notre domicile. Et ainsi de suite. 

Je ne dis pas que c’est pour demain, non plus que le gouvernement le ferait pour des raisons malveillantes. 

Je dis simplement que s’il s’autorise mentalement une banalisation du port du masque, il pourra s’autoriser plus tard, au nom d’une prudence sanitaire bienveillante, d’autres violations de nos libertés. Quoi qu’on en dise, elles ne sont pas banales. Elles pourrissent la vie quotidienne. 

Écoutez Les idées mènent le monde, une série balado qui cherche a éclairer, à travers le travail des intellectuels, les grands enjeux de sociétés.

Le gouvernement ne doit pas croire qu’il a cette autorisation mentale. Il ne doit même pas l’envisager. 

Je m’oppose à la société hygiénique, qui aseptise l’existence en voulant la rendre sans danger.

On voit les écologistes radicaux s’enthousiasmer en imaginant déjà les prochaines interdictions pour sauver la planète : du contrôle sanitaire, ils voudront passer au contrôle environnemental tatillon de nos déplacements, de notre consommation.

Revenons au masque. 

Écologisme

On infantilise la population quand on nous explique la nécessaire limitation de nos interactions sociales quand nous sommes grippés.

Que les catégories les plus fragiles de la population prennent des mesures de protection additionnelles et appropriées, cela va de soi. 

Qu’on cherche à nous faire passer, à partir de là, d’une société de libertés à une société d’autorisations, d’une société du visage à une société masquée, je dis paisiblement non.

Commentaires

Vous devez être connecté pour commenter. Se connecter

Bienvenue dans la section commentaires! Notre objectif est de créer un espace pour un discours réfléchi et productif. En publiant un commentaire, vous acceptez de vous conformer aux Conditions d'utilisation.