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Price et le CH: qui nous ment?

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Je vous ai souvent parlé de ma fascination pour les affaires anodines en apparence, mais porteuses de grandes implications.

Revenons un instant sur Carey Price, le Canadien et les armes

Pas encore, direz-vous. S’il vous plaît, surmontez votre agacement et suivez-moi un instant.

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Le problème n’est pas que Carey Price aime la chasse et les armes à feu.

L’humain chasse depuis qu’il existe, et la chasse, quand elle est bien encadrée, est essentielle à l’équilibre faunique.

Le problème n’est pas non plus que Carey Price se prononce sur un projet de loi.

C’est son droit le plus strict.

Il est certes mal informé, mais sans doute ni plus ni moins que l’électeur de base.

On ne peut reprocher à Price de donner son opinion sur un sujet qui ne relève pas du hockey et, du même souffle, se moquer des athlètes incapables de parler d’autre chose que de leur sport en débitant des banalités. 

Alors, où est le vrai problème dans cette affaire?

Le Canadien a voulu défendre Price en disant: excusez-le, il n’a pas voulu être insensible ou provocateur, c’est seulement qu’il ne connaissait pas la tragédie de Polytechnique.

  • Écoutez la chronique de Joseph Facal à l'émission de Richard Martineau via QUB radio :

Ignorant peut-être, mais pas baveux ou arrogant

Imaginez, le mieux qu’une organisation trouve pour vous défendre c’est de vous faire passer pour un imbécile fini. Merci, patron!

Puis, Price contredit l’organisation en disant : je l’ai peut-être échappée, mais j’étais au courant de la tragédie de Polytechnique.

Bref, l’employeur dit : l’employé ne savait pas.

L’employé répond : faux, je savais.

Forcément, une personne connaît ou ne connaît pas l’existence d’un événement.

C’est oui ou c’est non.

Les deux versions ne peuvent être vraies. Quelqu’un ment.

Qui? Je ne sais pas.

On peut comprendre, sans pour autant approuver, que quelqu’un mente dans un moment de panique, comme l’enfant qui refuse d’avouer qu’il a triché lors d’un examen.

Mais on ne peut, si Price dit le contraire de la vérité, invoquer la panique quand vous vivez depuis des années avec une forêt de micros sous le nez.

Et on ne peut davantage, si c’est l’organisation du Canadien qui ment, invoquer la panique quand vous êtes des professionnels de la communication et de la gestion de crise. 

  • Écoutez la chronique de Joseph Facal au micro de Benoit Dutrizac sur QUB radio:

Image

Vous allez peut-être me dire que tous mentent dans la vie publique : les politiciens, les compagnies, les «veudettes», etc.

C’est faux. René Lévesque avait une règle de conduite simple : je ne dis pas tout ce que je pense, mais je pense tout ce que je dis.

Quand on ne veut pas dire le fond de sa pensée, il y a une option toute simple : se taire.

Si c’est le Canadien qui ment, c’est beaucoup plus grave que si c’est Price qui ment, car c’est toute une organisation qui est coupable.

La même organisation qui, depuis des décennies, vend très très cher une image de propreté et d’intégrité.

Qui ment ? Nous voulons savoir.

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