Une Franco-ontarienne mourante se fait demander de parler en anglais
Coup d'oeil sur cet article
Une ainée franco-ontarienne hospitalisée dans le nord de l’Ontario a passé les dernières semaines de sa vie à avoir du mal à se faire soigner en français à l’hôpital, recevant même une note lui demandant de parler en anglais.
• À lire aussi: Français: le Québec est en train de capituler!
• À lire aussi: Elvis Gratton is alive and well
La Commissaire aux services en français de l’Ontario a fait part de cet événement dans un rapport dénonçant les difficultés rencontrées par certains Franco-ontariens pour obtenir des soins dans leur langue.
«À plusieurs reprises [le fils de la femme décédée] et sa famille n’ont pas été en mesure d’obtenir de services en français lors de leurs visites auprès de leur mère. Ils et elles ont également remarqué que leur mère recevait très peu de services en français et ont même retrouvé une note qui demandait à leur mère "Please speak in English"», a exposé la Commissaire dans son rapport publié mercredi.
D’autres cas, incluant celui d’un homme incapable de se faire vacciner en français dans une clinique de vaccination et celui d’une femme dans l’impossibilité de recevoir des soins à domicile dans la langue de Molière, sont aussi documentés.
Bien que le service de la santé de l’Ontario est assujetti à la Loi sur les services en français qui l’oblige à offrir un service médical dans les deux langues officielles, environ une plainte sur cinq touchant la langue concerne le milieu médical, a déploré la commissaire.
Or, l’accès à des services médicaux dans sa langue maternelle peut changer la donne, comme le rapportaient des chercheurs dans le journal de l’Association médicale canadienne l’été dernier.
«Les francophones ayant reçu des soins concordants sur le plan linguistique étaient significativement moins susceptibles d’avoir une admission hospitalière néfaste ou de mourir à l’hôpital [...] que les francophones ayant reçu des soins discordants sur le plan linguistique», ont observé les chercheurs.
«La Commissaire continue de réitérer l’importance d’une planification robuste pour l’offre de services en français qui tient compte des besoins des francophones et des ressources disponibles pour y répondre. Elle continuera de surveiller les progrès accomplis par le gouvernement», a-t-elle averti dans son rapport.