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Les victimes de Polytechnique méritent mieux que ça

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Si les libéraux se cherchaient une façon de nous convaincre qu’ils sont incapables de gérer un dossier, ils ont réussi magistralement avec le projet de loi C-21. 

Le projet de loi vise à interdire les armes d’assaut de style militaire.  

Dans sa première version du projet de loi, la définition d’arme d’assaut de style militaire était floue.  

Pour remédier à la situation, les libéraux ont déposé deux amendements, en fin d’études, en comité, sans breffage technique ni conférence de presse. Des approximations de ministres.  

Plutôt que de clarifier la situation, ils ont mis le feu aux poudres. 

En fait, ils ont préféré faire déraper le débat, en essayant d’associer, encore une fois, les conservateurs aux vilains tireurs anti-Polytechnique.  

Et Dieu sait que certains groupes de défense des armes à feu sont capables de jouer ce rôle avec brio. Par exemple, en utilisant le mot POLY pour vendre des articles promotionnels... 

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Point commun 

En ce moment, une chose unit les opposants au projet de loi C-21 et ses partisans : ils considèrent que les libéraux ont mal géré le dossier.  

Une porte-parole de PolySeSouvient me parlait d’incompétence dans la gestion du dossier.  

Les troupes de Justin Trudeau peuvent remercier Carey Price, qui, par sa maladresse doublée d’une gestion de crise catastrophique du Canadien de Montréal, a réussi à enlever une grosse partie de la pression qui reposait sur leurs épaules.  

Mais maintenant que la poussière est retombée, peut-on analyser et étudier ces nouvelles modifications comme il le faut? 

Ni noir ni blanc 

Le plus gros problème avec les armes à feu, c’est le trafic d’armes illégales. Les gangs de rue n’utilisent pas d’armes légales.  

Ceci dit, au Québec, des fusillades majeures ont été commises avec des armes légales. S’attaquer à ces armes, les mettre hors de la circulation n’est donc pas inutile.  

Par contre, le gouvernement n’a pas de ressources infinies et ne peut pas tout faire. Il doit prendre des décisions.  

En interdisant certaines armes qui ont été achetées légalement, Ottawa devra indemniser les propriétaires. Combien ça va coûter? 

Dans sa première mouture, l’interdiction d’armes d’assaut qui visait uniquement 1500 modèles devait coûter environ 750 millions $. 

On peut présumer que le nouveau programme va coûter au moins un milliard de dollars. 

Cet argent-là serait-il mieux utilisé pour lutter contre le trafic illégal et pour l’aide à la santé mentale?  

Oui. 

Un jeu politique 

Les proarmes et chasseurs doivent comprendre deux choses : c’est un privilège au Canada d’avoir une arme, et leur poids politique n’est pas énorme.  

La majorité d’entre eux vote déjà pour les conservateurs.  

Au Québec, la CAQ a gagné la dernière élection haut la main malgré son registre des armes à feu. 

C’est en Ontario, lors de l’élection partielle dans Mississauga—Lakeshore, en banlieue de Toronto, qu’on verra si la stratégie libérale de souffler sur les braises de la peur fonctionnera ou s’ils payeront plutôt le prix de leur mauvaise gestion dans ce dossier. 

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