COP15: des groupes civils sonnent l’alarme sur les négociations qui achoppent
Coup d'oeil sur cet article
Des représentants de différents organismes se sont rassemblés vendredi matin à Montréal afin de sonner l’alarme au moment où les négociations entre les pays participants à la Convention des Nations Unies (COP15) sur la biodiversité progressent peu.
• À lire aussi: Des manifestants pour dénoncer «l’hypocrisie» et la «mascarade» à la COP15
• À lire aussi: Voici ce que vous devez savoir sur la première semaine de négociations de la COP15
«Pour les gouvernements, il est temps d’arrêter de s’attarder sur des formalités», a ainsi mentionné le directeur général de WWF International, Marco Lambertini, alors que les gouvernements doivent en venir à une entente d’ici la semaine prochaine.
À maintes reprises, les intervenants ont rappelé l’importance d’arriver à une entente pour protéger la nature et la biodiversité.
«Nous avons besoin d’un accord qui engagera le monde pour avoir des changements d’ici 2030. On doit aussi nous mettre d’accord sur les objectifs, les cibles et la mobilisation des ressources pour atteindre les objectifs ambitieux que nous donnerons», a précisé M. Lambertini.
«Sans un accord mondial ambitieux sur la nature à la COP15, nous n'arrêterons pas et n'inverserons pas la perte de biodiversité et nous n'atteindrons pas les objectifs de l'Accord de Paris», a-t-on fait savoir par voie de communiqué.
L’impact de la dégradation de la nature est plus difficile pour les peuples autochtones, qui voient leurs terres – leur «maison» – souffrir, a rappelé Hindou Oumarou Ibrahim, présidente de l’Association des Femmes et Peuples Autochtones du Tchad.
«Avoir un objectif ambitieux sur la biodiversité ici n'est pas négociable, il faut que ce soit une réalité», a-t-elle ajouté.
Ainsi, pour voir des résultats, il ne suffit pas d’avoir un plan, mais bien de pouvoir le mettre en œuvre, a estimé pour sa part Joseph Onoja, directeur général de la Fondation de la conservation du Nigéria.
«Maintenant, c’est le moment d’agir parce que nous avons deux ans de retard», a-t-il expliqué, en ajoutant que nous avons huit ans pour atteindre les objectifs de 2030.
Pour la jeune activiste pakistanaise, Ayisha Siddiqa, il est horrible de voir qu’une conférence du genre soit dirigée par des entreprises et «qu’on les laisse faire». Elle rappelle que la nature est une force en soi et que c’est pour cela «qu’on ne peut pas négocier avec [elle]».
«Si on continue [...] nous allons perdre la biodiversité et aucune compensation ne nous rendra les espèces que nous perdrons», a-t-elle conclu.