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Il y a 241 ans, le sapin de Noël est apparu au Québec (à Sorel)

Historiquement, les cadeaux étaient donnés le jour de l’An, célébré avec plus d’éclat que Noël. C’était de petits présents comme des fruits, des noix, des bonbons ou de petites babioles souvent en bois. Ces présents étaient accrochés à l’arbre de Noël.
Photo Bibliothèque et archives Canada Historiquement, les cadeaux étaient donnés le jour de l’An, célébré avec plus d’éclat que Noël. C’était de petits présents comme des fruits, des noix, des bonbons ou de petites babioles souvent en bois. Ces présents étaient accrochés à l’arbre de Noël.

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Existe-t-il un symbole plus fort que le sapin pour représenter Noël ? Cette tradition ne date pas d’hier, puisque l’on sait que les branches de conifères sont utilisées comme décorations pour souligner le solstice d’hiver depuis plus de 2000 ans. 

Mais pour le sapin comme tel, en trouver l’origine précise n’est pas évident. Deux pays d’Europe du Nord, l’Estonie et la Lettonie, revendiquent haut et fort la paternité de cet emblème de la fête de Noël. Cependant, le sapin de Noël comme nous nous le représentons aujourd’hui viendrait plutôt de la région de l’Alsace, une région à cheval entre les cultures allemande et française. 

Historiquement, les cadeaux étaient donnés le jour de l’An, célébré avec plus d’éclat que Noël. C’était de petits présents comme des fruits, des noix, des bonbons ou de petites babioles souvent en bois. Ces présents étaient accrochés à l’arbre de Noël.
Photo Norman Macmillan Hinshelwood, Musée McCord

Au 16e siècle, le conifère s’impose graduellement aux quatre coins du continent européen. Une croyance largement répandue attribue au grand réformateur protestant Martin Luther l’idée d’illuminer un sapin pour Noël. Évidemment, on le décore avec des bougies, parce que ce n’est qu’à la fin du 19e siècle que les ampoules électriques apparaissent dans les maisons. Le sapin de Noël fait sa grande entrée aux États-Unis lors de la guerre d’Indépendance des Treize colonies américaines (1775-1783), fort probablement par des mercenaires allemands venus prêter main-forte aux soldats britanniques pendant le conflit.

TOUT A COMMENCÉ À SOREL

Ici au Québec, c’est à Sorel qu’on trouve à cette même époque le premier sapin de Noël, plus précisément la veille de Noël de 1781, il y a 241 ans.

La baronne Riedesel, qui recevait pour l’occasion des officiers britanniques et allemands pour un somptueux repas du réveillon dans sa résidence, présente à ses distingués invités un spectaculaire sapin décoré de chandelles et de fruits. 

Le sapin qui illumine nos maisons, souvent dès le début du mois de novembre, montre bien que nous sommes attachés à la fête de Noël, à ses symboles et à ses traditions plus qu’à toute autre fête. Désolé d’en décevoir plus d’un, mais cette fête du 25 décembre ne correspond pas au jour précis de la naissance de l’Enfant Jésus. La véritable date de naissance de Jésus de Nazareth nous est inconnue à ce jour. 

Alors ? Que s’est-il passé pour que le 25 décembre s’inscrive dans nos traditions ?

La veille de Noël, la messe de minuit était une tradition fort importante. Bien emmitouflée pour se protéger de l’hiver, la famille allait à l’église du village dans des traîneaux tirés par de magnifiques chevaux. La plupart du temps, la mère de famille, la grand-mère et parfois une des filles restaient à la maison pour surveiller les jeunes enfants parce que seuls ceux de plus de 14 ou 15 ans avaient le droit d’assister à la grande messe de minuit.
Photo Bibliothèque et archives Canada
La veille de Noël, la messe de minuit était une tradition fort importante. Bien emmitouflée pour se protéger de l’hiver, la famille allait à l’église du village dans des traîneaux tirés par de magnifiques chevaux. La plupart du temps, la mère de famille, la grand-mère et parfois une des filles restaient à la maison pour surveiller les jeunes enfants parce que seuls ceux de plus de 14 ou 15 ans avaient le droit d’assister à la grande messe de minuit.

FÊTE PAÏENNE

Si cette fête est aujourd’hui assurément chrétienne, elle était à l’origine plutôt païenne, car célébrer le 25 décembre représente davantage une date pour souligner le solstice d’hiver, et ce, depuis au moins 4000 ans. Pour ce qui est du mot « Noël », on croit qu’il est dérivé du latin Dies Natalis, ce qui veut dire tout simplement le jour de la naissance.

Même si Noël est fêté ici à l’époque coloniale française, à la fin du 19e siècle, la célébration perd un peu de son attrait religieux pour devenir un grand rendez-vous familial ou communautaire. Avec le temps, toutes sortes de coutumes liées à cette fête unique s’enracinent dans l’imaginaire des petits et des grands avec certes le fameux sapin, mais aussi avec la bûche de Noël, les cantiques et les promenades en traîneaux, par exemple. 

PÈRE NOËL

Il faut attendre la période de l’entre-deux-guerres pour que le père Noël avec son bel habit rouge s’impose dans la célèbre fête. En fait, avec la place grandissante de la publicité dans nos vies, les traditions de Noël se teintent entre autres de l’influence de l’Oncle Sam. 

Si chez les Canadiens français la tradition des cadeaux se faisait le premier janvier pendant longtemps, chez les Canadiens anglais, le père Noël passait plutôt le 24 décembre.
Photo Bibliothèque et archives Canada
Si chez les Canadiens français la tradition des cadeaux se faisait le premier janvier pendant longtemps, chez les Canadiens anglais, le père Noël passait plutôt le 24 décembre.

Le père Noël apparaît donc dans les magasins de la Belle Province au grand plaisir des enfants. On croit que le premier défilé du sympathique personnage se produit à Montréal en 1925 chez Eaton. C’est à travers l’image de ce père Noël que la fête se commercialise peu à peu, particulièrement quand, dans ses publicités en 1931, Coca-Cola crée un père Noël tout de rouge vêtu, joufflu, souriant dans sa barbe blanche. Cette image moderne du père Noël va graduellement supplanter celle du bon vieux Saint-Nicolas.

Historiquement, les cadeaux étaient donnés le jour de l’An, célébré avec plus d’éclat que Noël. C’était de petits présents comme des fruits, des noix, des bonbons ou de petites babioles souvent en bois. Ces présents étaient accrochés à l’arbre de Noël.
Photo Bibliothèque et archives Canada

Après les privations imposées par la Seconde Guerre mondiale, la fête de Noël demeure évidemment la principale fête du calendrier. Dès le premier décembre, les chansons de Noël telles que Petit papa Noël ou Vive le vent deviennent des vers d’oreille qui emplissent notre espace sonore toute la durée du temps des Fêtes. 

RÉJOUISSANCES

Quand viennent les réjouissances, les convives partagent avec joie les incontournables plaisirs de la table comme la dinde rôtie, la tourtière du Lac-Saint-Jean, les pâtés à la viande, le ragoût de boulettes de viande et de pattes de cochon, la gelée de canneberges, finalement les pets-de-sœur préparés avec les restes de pâte des pâtés à la viande.

Au fil du temps, la fête de Noël a évolué au gré de nouvelles influences. Certaines de ses traditions perdurent encore aujourd’hui pour le plus grand bonheur de tous ceux et celles qui affectionnent ce moment de rencontres et d’échanges. 

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