Les erreurs de la Banque du Canada et de Trudeau
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Retour en juillet 2020, le gouverneur de la Banque du Canada déclarait ceci.
« Si vous avez une hypothèque, ou si vous considérez faire un achat important [...], vous pouvez être confiant que les taux seront bas pour longtemps ».
On disait ainsi aux Canadiens que, malgré l’incertitude économique liée à la pandémie, vous pouviez vous endetter en paix.
Plusieurs leur ont fait confiance.
Cela a contribué à une bulle immobilière et à la crise du logement que nous vivons aujourd’hui.
Et a donné des arguments à Justin Trudeau, qui n’allait pas passer une occasion de dépenser, d’injecter des sommes inédites d’argent dans l’économie, par les aides aux entreprises et la PCU. Ces programmes étaient certes nécessaires, mais leur portée est questionnable.
Deux ans plus tard, la Banque du Canada annonce une septième hausse de son taux directeur.
Aujourd’hui, des Canadiens subissent la hausse de ces taux.
Ça se traduit aujourd’hui par des faillites, des deuxièmes emplois, de la détresse, des citoyens endettés jusqu’à la moelle. Oui parfois par imprudence, mais aussi parce qu’ils ont fait confiance au système.
Un des responsables, qu’on le veuille ou pas, c’est la Banque du Canada.
Elle n’est pas la seule banque centrale qui a échoué au test de la prudence. La réserve fédérale des États-Unis disait aussi que l’inflation était « transitoire ».
La Banque du Canada devrait tout de même s’excuser pour ses errements, comme le gouverneur de la Banque centrale australienne l’a fait.
Elle a incité à l’endettement et à une injection inédite d’argent public dans l’économie, et cela se retourne aujourd’hui contre les citoyens qui subissent ses mauvaises décisions.
Le politique
Politiquement, autant Jagmeet Singh que Pierre Poilievre critiquent maintenant ouvertement la Banque du Canada. PSPP du PQ l’a également blâmée.
Certains estiment que c’est un jeu dangereux que le politique se mêle des banques centrales, qui doivent rester indépendantes. C’est vrai.
Sauf que la Banque du Canada est une institution qui n’est pas au-dessus de toute critique. Quand on l’écoute, elle donne l’impression du banquier dans sa tour d’ivoire, à essayer, comme un froid scientifique, de rétablir une inflation à 2 %, sans se soucier des effets que son remède de cheval crée dans la vie des gens.
Évidemment, là où il y a de la frustration disponible, il y a de la politique.
C’est le gouvernement Trudeau qui porte le blâme aujourd’hui – en partie mérité par sa tendance à ne pas regarder à la dépense. Singh et Poilievre souhaitent canaliser ce mécontentement.
Un sondage Léger démontre bien ce marché d’insatisfaits du gouvernement fédéral : 64 % des Canadiens jugent que le gouvernement Trudeau n’a pas pris les mesures appropriées pour faire face à l’inflation. Énorme !
Les Canadiens blâment aussi fortement leur gouvernement provincial.
Une seule exception : ici, au Québec. Le gouvernement Legault est le moins critiqué, parmi toutes les provinces, pour sa gestion de l’inflation.
Son bouclier anti-inflation, concrétisé dans les derniers jours, est une bouffée d’oxygène appréciée par les Québécois.
La majorité est soutenue par le gouvernement Legault. Ce qui est à la fois bon et mauvais. Bon, car l’État doit répondre présent dans des moments d’incertitudes. Mauvais, car on s’éparpille et on ne cible pas suffisamment bien les citoyens profondément affectés par l’inflation.
Ce gouvernement demeure téflon.
Même quand ça va mal, ça va bien pour le gouvernement Legault.