Voici les 25 romans de l’année 2022
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Romans historiques minutieusement documentés, comédies, thrillers décapants, histoires de cœur et de tourmentes : l’année 2022 a été riche en découvertes littéraires, tant au Québec qu’à l’étranger. Voici les 25 titres qui se sont distingués par leur originalité, la qualité de l’écriture et de la documentation... et parce qu’ils représentent une excellente source de réflexion et de divertissement ! Allez faire un tour en librairie, ça vaut la peine.
La décision
Ancré dans l’actualité, ce 12e roman de la Française Karine Tuil nous amène à côtoyer Alma Revel, une juge d’instruction antiterroriste au seuil de la cinquantaine. Son boulot? Interroger les suspects arrêtés à la suite d’attaques-suicides et débusquer tous les citoyens français susceptibles d’épauler en douce les djihadistes. Un travail aussi ingrat que difficile, surtout lorsque se présente un cas comme celui d’Abdeljalil Kacem. Ce dernier est en effet allé passer quelque temps en Syrie avec sa femme enceinte. Maintenant, reste à savoir si c’était vraiment pour faire de l’humanitaire, tel qu’il le prétend, ou si c’était pour prêter allégeance à Daesh. Chose sûre, l’intrigue secoue ! (KV)
Autopsie
Kay Scarpetta, médecin légiste réputée pour son travail d’enquêtrice, reprend du service cette année dans une 25e enquête! Mutée en Virginie, elle a accepté un nouveau poste à la tête de l’unité médicolégale. Alors qu’elle enquête pour élucider la mort d’une femme mutilée, un drame se déroule dans un laboratoire spatial. Scarpetta en a plein les bras, d’autant qu’un tueur en série rôde dans son quartier. (MFB)
Angélique
Cet excellent suspense se déroule en grande partie à Paris et à Venise. Hospitalisé après un accident cardiaque, Mathias, un ex-policier, fait la connaissance d’une jeune violoncelliste, Louise. Elle joue dans sa chambre d’hôpital lorsqu’il retrouve ses esprits, le jour de Noël 2021. Cette dernière insiste : Mathias est, semble-t-il, l’homme idéal pour faire la lumière sur le décès de sa mère. (MFB)
La leçon du mal
Sincèrement, on se doutait que ce titre allait finir par se glisser dans ce palmarès des meilleurs livres de l’année. Mais plusieurs semaines après en avoir terminé la lecture, il nous hantait toujours autant. Et comme ce n’est pas le genre de chose qui nous arrive souvent, on s’est dit que c’était un signe. Au Japon, ce roman complètement déjanté est d’ailleurs devenu une œuvre culte!
Alors voilà. Seiji Hasumi enseigne dans un lycée privé des environs de Tokyo et aux yeux de tous, il incarne le prof idéal. Le problème, c’est que le bonhomme appartient plutôt à la catégorie des dangereux psychopathes et il va le prouver bien assez vite en transformant toute l’école en abattoir. Aaaaaaah ! (KV)
Femme fleuve
Cinéaste de renom et autrice du roman culte La femme qui fuit, Anaïs Barbeau-Lavalette explore les méandres de la rencontre amoureuse et du désir au féminin dans Femme fleuve. Ce roman magnifique, poétique, est à la fois une ode à la liberté, à l’expression du désir charnel et un magnifique chant d’amour pour le fleuve Saint-Laurent. (MFB)
Duchess
On ne choisit pas son nom. Pas plus qu’on ne choisit ses parents. Dans un cas comme dans l’autre, la jeune Duchess n’a pas été très choyée. Pour le nom, pas besoin de vous faire un dessin. Pour les parents, ou plutôt pour la mère, puisqu’il ne lui reste qu’elle, on parle d’une fêtarde portée sur les drogues et la boisson qui ne s’est jamais remise du meurtre de sa sœur cadette. Et voilà que 30 ans plus tard, l’homme qui l’a tuée va être libéré de prison. Persuadée que ce sale type va revenir à Cape Haven pour embêter sa mère, Duchess décidera de prendre les devants et de se comporter comme une vraie hors-la-loi. Un bon gros coup de cœur. (KV)
Microfictions 2022
Dans ce pavé, pas moins de 500 brefs récits d’une page et demie ont été réunis. Un concept dont on salue le génie, l’écrivain français Régis Jauffret nous offrant ainsi 500 bonnes raisons de froncer les sourcils, d’écarquiller les yeux, de rire un peu jaune ou d’enchaîner les ohhh ! Car autant le préciser tout de suite, chaque histoire surprend ou choque. C’est d’ailleurs un peu la marque de commerce de l’auteur, qui est plutôt du genre à exposer les travers de la société : pédophilie, alcoolisme, stupidité, pauvreté, parents indignes... Si on apprécie humour et romans noirs, pas de doute, ce livre saura combler toutes nos attentes ! (KV)
Proies
Trois adolescents vont camper aux abords de la rivière Brûlée. Or il y a un loup dans les bois et ils n’en reviendront pas. On plonge dans les peurs des jeunes, des parents, des policiers, des gens du coin... C’est haletant, troublant, à lire impérativement. Mais surtout pas en camping! (JB)
Chaîne de glace
Isabelle Lafortune plonge dans l’univers assez hermétique du monde industriel dans le Nord-du-Québec dans cette suite palpitante de Terminal Grand Nord. À travers ses intrigues, elle aborde des thèmes complexes : l’indépendance énergétique, la cryptomonnaie, le terrorisme international. (MFB)
Boires et déboires d’une déchicaneuse
Pour le plus grand plaisir des fans de Diane Delaunais, ce personnage plus grand que nature présenté pour la première fois dans le best-seller Autopsie d’une femme plate, Marie-Renée Lavoie récidive. Diane est de retour dans ce roman bien vivant, rempli d’humour et de situations rocambolesques. Voyez comment elle se débrouille avec un contrat de «responsable de la synergie des équipes professionnelles et numériques»! (MFB)
Le vieux monde derrière nous
En 1968, Gil Kemeid traverse l’Europe sur sa Vespa pour rejoindre Beyrouth. Mais les révolutions étudiantes sont sur son chemin, comme il l’écrit à sa fiancée québécoise à coups de cartes postales. Des années plus tard, son fils raconte l’Histoire que Gil a contournée et le voyage devient une brillante odyssée. (J.B.)
Les corps solides
L’écrivain italo-suisse Joseph Incardona a une bonne quinzaine de romans à son actif et en 2021, La soustraction des possibles a remporté de nombreux prix. Les corps solides, son petit dernier, risque fort de suivre le même chemin parce qu’on ne sera sûrement pas les seuls à en avoir adoré l’histoire.
Alors place à Anna qui, après avoir perdu travail et moyen de transport à la suite d’un bête accident de la route, acceptera de participer à un tout nouveau jeu de téléréalité dans l’espoir de gagner un véhicule de luxe d’une valeur de 50 960 euros. Mais pour pouvoir y arriver, elle devra surtout piler très sérieusement sur son orgueil. Une délicieuse critique sociale à dévorer. (KV)
Enlève la nuit
Markus a quitté sa communauté hassidique et il a toute une société à découvrir. Il est candide, mais surtout si profondément bon que son regard éclaire autrement le monde où nous vivons. Suivons le guide : elle est belle la vie! Et Monique Proulx est au sommet de son art. (JB)
La reine de rien
Ce roman coup de poing, extrêmement contemporain, réaliste et très intense, témoigne des causes et des conséquences d’une rupture. Mais il parle aussi de la fidélité et de l’infidélité, des conditionnements, des apparences, des moules que la société impose, des pulsions, des choix qu’on fait. Un miroir de la société d’aujourd’hui. (MFB)
La Cité des nuages et des oiseaux
Tel qu’on peut le lire sur le bandeau rouge enserrant ce livre, on a là un chef-d’œuvre. Un vrai. Par contre, il faut s’accrocher pour entrer dans l’histoire, car elle se déroule entre le XVe siècle et le XXIIe siècle... sans être linéaire pour autant ! On y croisera entre autres une orpheline originaire de Constantinople rêvant d’apprendre le grec ancien, un vétéran de la guerre de Corée qui occupe ses vieux jours en montant une pièce de théâtre avec des enfants et une ado ayant grandi à bord d’un vaisseau spatial à destination de la planète Bêta Oph2. Le lien entre tous ces personnages? Un livre qui aurait pu être écrit par l’écrivain grec de l’époque romaine Antoine Diogène. (KV)
La traversée des temps, tome 3 : Soleil sombre
Noam, héros de cette grande saga, renaît au temps des pharaons. Il découvre une civilisation époustouflante, très avancée, qui raconte le monde sur des rouleaux de papyrus, momifie les morts, érige des temples et des pyramides pour accéder au ciel. Noam navigue entre cette civilisation remplie de dieux invisibles et les défis de la civilisation contemporaine. (MFB)
Le fil du vivant
La pluie ne cesse de tomber, Montréal est menacée, Iona doit fuir avec ses proches. Peu à peu, la loi de la jungle menace. Comment survivre? De ce prenant scénario, collé à l’actualité, se dégagent des images d’une grande sensualité. Et le laisser-aller s’avère une formidable forme de résistance. (JB)
Vivre vite
C’est le roman qui, cette année, a remporté le célèbre prix Goncourt. En fait, mieux vaut parler de récit puisque la Française Brigitte Giraud y relate tout ce qui a pu conduire son mari Claude à perdre la vie dans un accident de moto le 22 juin 1999. Obnubilée par tous les «si» qui auraient pu complètement changer la donne, elle va revenir sur les jours qui ont précédé le drame en posant de nombreuses questions : que serait-il arrivé si elle n’avait pas tenu à emménager dans une plus grande maison, si son frère n’y avait pas garé sa moto, s’il avait plu des cordes tout l’après-midi du 22 ou si Stephen King était mort trois jours plus tôt? La plume est magnifique, souvent bouleversante. (KV)
Maple
Maple, roman policier trashy-comique, coup de poing, est à la fois une enquête et un portrait social à l’humour grinçant. David Goudreault fait fi des convenances, de la censure et prend toutes les libertés littéraires qu’il souhaite à travers un personnage féminin cynique, grande gueule et très coloré qu’on n’oubliera pas de sitôt. (MFB)
Les marins ne savent pas nager
Ce roman est un exploit ! Scali réinvente le 18e siècle, y développe l’île d’Ys et y installe une civilisation créée de toutes pièces. Pour en connaître les forces et les travers, et la langue truculente, il suffit de suivre l’étonnante Danaé, dite Poussin, en 700 pages époustouflantes d’ingéniosité ! (JB)
L’été où tout a fondu
Si on a adoré Betty, qui a été l’une des plus belles découvertes de l’année 2020, on devrait beaucoup apprécier le roman d’apprentissage que l’Américaine Tiffany McDaniel a écrit juste avant. Il se déroule en 1984 à Breathed, dans le sud de l’Ohio. Là-bas, un homme du nom d’Autopsy Bliss aura la curieuse idée d’inviter le diable à venir faire un tour par chez eux. Et devinez quoi? Dès le lendemain, un jeune Noir aux yeux verts va se pointer en prétendant être le diable en personne. Plus étrange encore, toutes sortes de choses difficiles à expliquer commenceront aussitôt à se produire en ville. Sincèrement, il serait dommage de passer à côté de cette histoire. (KV)
La Schéhérazade des pauvres
Michel Tremblay sort le personnage fétiche de Hosanna de l’ombre et lui rend hommage – magnifiquement – dans La Schéhérazade des pauvres. Grande gueule, cynique, haute en couleur, émouvante, pathétique parfois, Hosanna sort d’un long silence. Quelques rasades de gin l’aident à raconter sa vie à un jeune journaliste et elle ne craint pas l’autodérision. (MFB)
Les pénitences
Une jeune femme retrouve son père, mais leur face-à-face vire à l’affrontement. La tension psychologique, présentée avec habileté, entremêle violence et tendresse, et les dialogues sonnent si juste qu’on les entend littéralement. Non, on ne fait pas dans la dentelle dans ce milieu éprouvé! L’hyperréalisme à son meilleur. (JB)
Feu, tome 6 : Wabassee
Wabassee prouve encore une fois l’immense talent de l’écrivaine Francine Ouellette. Avec un don pour faire revivre les époques révolues, un incroyable souci du détail, une recherche méticuleuse, elle a créé des personnages authentiques et bien vivants et a fait revivre une période méconnue de l’histoire de la rivière du Lièvre. (MFB)
On était des loups
Il y a des romans qui frappent et qui déstabilisent. Celui-ci en fait partie. Liam, le narrateur, a toujours tenu à vivre dans les montagnes, loin de tout. Plutôt habile côté chasse, il lui arrive ainsi de passer plusieurs jours dans la nature afin de rapporter de quoi manger à sa famille, et c’est durant l’une de ces absences que sa femme Ava se fera mortellement attaquer par un ours. Un coup dur pour Liam, surtout qu’il n’a pas la moindre idée de la façon dont il va désormais pouvoir prendre soin de son fils de cinq ans. On n’en dit pas plus, la suite étant franchement troublante. Ah, peut-être encore une petite chose : ce livre a remporté il y a quelques semaines le prix Jean Giono. (KV)