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À cause des repas d’hôpital qui lui donnent «le goût de vomir», il préfère mourir à la maison

Un homme à qui il resterait deux mois à vivre n’en pouvait plus de la bouffe servie à la Cité-de-la-Santé de Laval

GEN - ANGELO GAGIANO
Photo Martin Alarie Écœuré par la bouffe d’hôpital, Angelo Gagliano est retourné chez lui pour recevoir des soins palliatifs.

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Une Lavalloise a rapatrié son père en fin de vie à la maison pour ses soins palliatifs tellement elle était exaspérée de le voir se faire servir des repas «dégueulasses» à la Cité-de-la-Santé de Laval.

«Il ne pouvait littéralement pas manger. C’était épouvantable de voir quelqu’un qui était [au départ] censé prendre du mieux se faire servir de la nourriture comme ça», explique Natasha Gagliano.

Son père, Angelo Gagliano, a été hospitalisé pendant plus d’un mois jusqu’à vendredi dernier à la Cité-de-la-Santé de Laval pour des problèmes pulmonaires. Récemment, il a appris qu’il lui restait moins de deux mois à vivre en raison de liquide qui s’est infiltré dans ses poumons.

GEN - ANGELO GAGIANO
Photo Martin Alarie

Si M. Gagliano est satisfait des soins qu’il a reçus, c’est tout le contraire pour les repas. Allergique aux oignons et souffrant de diabète, l’homme de 70 ans affirme qu’il n’y avait que les quatre mêmes options sur son menu.

  • Écoutez l'entrevue avec Karine Tessier, directrice adjointe à la logistique et nutritionniste au CISSS de Laval à l’émission de Benoit Dutrizac via QUB radio : 

Une grande tristesse

«Ça se répète, tu regardes ça, et tu as le goût de vomir. C’est la chose la plus dégueulasse de se faire servir la même chose sans arrêt, lance M. Gagliano en éclatant en sanglots au bout du fil. J’ai travaillé pendant 60 ans en payant des taxes pour contribuer dans le système de santé», déplore-t-il.

Non seulement le menu n’était-il pas très varié, mais les assiettes elles-mêmes étaient peu ragoûtantes, comme en témoignent des photos prises par sa fille Natasha Gagliano.

Une assiette de jambon, de riz et de carottes qu’on lui a servie à la Cité-de-la-Santé.
Photo courtoisie
Une assiette de jambon, de riz et de carottes qu’on lui a servie à la Cité-de-la-Santé.

Une tranche de jambon sous des petites carottes et une boulette de riz, ou encore des pâtes blanches servies sur une sauce ressemblant à du jus de tomates ; voilà quelques exemples de repas qui ne feront sans doute pas de jaloux chez nos lecteurs.

Un autre repas, cette fois-ci constitué de pâtes sur fond de sauce liquide.
Photo courtoisie
Un autre repas, cette fois-ci constitué de pâtes sur fond de sauce liquide.

«On a été en mesure de préparer et de lui apporter notre bouffe, mais il y a quelques semaines, une infirmière nous a dit qu’on ne pouvait plus le faire en raison de la COVID», déplore également sa fille.

  • Écoutez la rencontre Durocher-Dutrizac diffusée chaque jour en direct 12 h 45 via QUB radio :

«Ça me brise le cœur»

Exaspérée de voir son père vivre ses derniers jours en étant traité de la sorte, elle a préféré le sortir de l’hôpital pour qu’il reçoive des soins palliatifs à la maison.

«Ça me déchire le cœur quand je vois que les gens sont pris à manger ça, lâche Hugo Paquette du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du CISSS de Laval-CSN. Tout le monde [à cet hôpital] reçoit un repas qui ressemble à ça. Ça fait minimum cinq ans qu’on demande de changer les menus et de les rendre plus variés.»

Appelé à réagir, le CISSS de Laval a notamment plaidé que M. Gagliano suit un régime thérapeutique «très limitant» pour les options de repas.

«Les photos “ne représentent pas du tout la qualité des repas que nous souhaitons pour l’ensemble des patients du Québec”, a réagi le cabinet du ministre de la Santé.

«On va faire les vérifications nécessaires auprès du CISSS pour comprendre ce qui s’est passé dans ce cas-ci», a-t-on ajouté.

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