Une fillette ukrainienne qui avait fui les bombes tuée par un chauffard à Montréal
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Une Ukrainienne de 7 ans est morte tragiquement à Montréal après avoir été renversée par une voiture qui a pris la fuite mardi matin, elle qui avait fui les bombes russes dans son pays pour se réfugier au Québec.
«Quand je l’ai vu... Je me suis dit merde, c’est juste un enfant. Elle était toute petite au sol. Ça aurait pu être ma fille», lance en entrevue avec le Journal Philippe H. Bouchard, toujours sous le choc.
Ce résident du quartier Sainte-Marie, à Montréal, a assisté devant chez lui «au pire cauchemar» qu’un parent puisse imaginer. Une fillette de 7 ans a été victime d’un délit de fuite mortel à l’intersection des rues Parthenais et de Rouen vers 8h. La jeune ukrainienne, nommée Maria, était en chemin vers son école au moment du drame.
«J’ai tout de suite pensé à sa famille, confie M. Bouchard. Ils ont quitté un pays en guerre pour donner un avenir à leur enfant et les sécuriser ici. Pour finalement, venir mourir dans une rue à Montréal. Je ressens beaucoup de colère.»
Selon Philippe H. Bouchard, l’enfant fréquentait l’école primaire Jean-Baptiste-Meilleur et était dans une classe d’accueil pour apprendre le français. La fillette est donc morte à moins de 200m de son établissement scolaire.
«Un suspect, un homme âgé dans la quarantaine, a été arrêté et a rencontré par nos enquêteurs. Il s’est lui-même rendu à un poste de police sur la Rive-Sud de Montréal», confirme l’agent Raphaël Bergeron, porte-parole du Service de Police de la Ville de Montréal (SPVM).
Tout indique que le conducteur a fui la scène à bord de son auto avant l’arrivée des forces de l’ordre, laissant derrière lui la jeune victime au sol. «On ne peut pas faire ça à un enfant», a laissé tomber M. Bouchard.
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Des automobilistes «téméraires»
Le triste événement s’est déclaré devant un Centre local de services communautaires (CLSC). Trois infirmières et une médecin résidente se sont précipitées dans la rue pour porter assistance à la fillette.
Le décès de l’enfant, qui a été transportée en centre hospitalier, a été annoncé un peu avant 18h en fin de journée.
Mélina Dorléans habite aussi en face du lieu où Maria a été mortellement happée mardi. C’est elle qui s’est occupée de sa grande sœur et de son grand frère témoin de la scène.
«Je les ai mis à l’écart pour les occuper. [...] Ce coin de rue est en pente et les gens roulent trop vite. Le panneau de l'arrêt n'est vraiment pas bien marqué. Ça met les enfants à risque. C’est extrêmement dangereux», mentionne Mme Dorléans.
Le choc est également palpable chez d’autres résidents du coin qui dénoncent les automobilistes téméraires, surtout que des écoles et garderies se trouvent à proximité du délit de fuite.
« Ça va être un wake up call, parce que des calls, il y en a eu [à ce sujet]», déplore François Desaulniers, membre d’un collectif pour l’apaisement de la circulation dans le quartier Sainte-Marie.
Philippe H. Bouchard et Mélina Dorléans ont d’ailleurs organisé une veillée aux chandelles mardi soir, au parc des Royaux, en hommage à la jeune Maria. «C’est un traumatisme pour tout le quartier», conclut M. Bouchard.
- Avec la collaboration de Laurent Lavoie