Temps des Fêtes: pas de partys si vous êtes malade
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La Santé publique n’a aucune intention d’annuler Noël, mais les Québécois sont priés de rester à la maison au moindre symptôme d’un virus respiratoire.
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«Vous êtes malades, vous avez des symptômes, vous n’allez pas dans des rassemblements. Vous n’allez pas à vos fêtes de famille, ce n’est pas un bon moment», a martelé mercredi le directeur national de santé publique, le Dr Luc Boileau.
Il a rappelé que la période de contagion de la COVID-19 est de 10 jours, tout comme nous sommes à 10 jours du réveillon de Noël.
Jusqu’à la fin de cette période de 10 jours, les rassemblements sociaux sont à proscrire, a-t-il imploré. Les célébrations de nombreux Québécois infectés pourraient donc tomber à l’eau.
«Si on fait une COVID [aujourd’hui], on ne va pas au réveillon et si on fait une COVID demain, on ne va pas fêter à Noël, et etc.», a résumé Dr Boileau.
- Écoutez l'entrevue avec Dr Abdo Shabah, porte-parole de l’Association médicale canadienne au Québec et urgentologue à l’émission de Guillaume Lavoie diffusée chaque jour en direct 14 h 15 via QUB radio :
Pas d’excuses
Le danger de contaminer une personne vulnérable, notamment les aînés et les très jeunes enfants, serait trop grand selon lui puisque les réunions familiales des Fêtes sont synonymes de gros groupes et d’un mélange des générations.
«On ne peut pas dire, bien, moi, j’ai juste une petite toux, j’ai le nez qui coule, ce n’est pas si pire. [...] Attention. C’est le même virus qui, chez une autre personne, peut faire des ravages», a-t-il souligné à gros traits.
De la même manière, «on ne va pas à un party avec un masque parce qu’on se dit, bien, ça fait 6 jours [...] C’est très contagieux. On reste prudent pendant 10 jours, ce n’est pas compliqué.»
Cette prudence est aussi de mise pour les autres virus respiratoires, comme la grippe, qui circulent abondamment.
«Offrir une infection respiratoire en cadeau, ce n’est pas très apprécié», a résumé le Dr Boileau, invitant au «civisme».
Déjà 99 décès attribués à la COVID-19 ont été déplorés au Québec ce mois-ci. «On en a encore. C’est ça qu’on veut éviter», a conclu le Dr Boileau.
Ceci dit, la Santé publique demeure dans une approche où elle recommande au lieu d’obliger. Il s’agira du premier temps des Fêtes sans restrictions sanitaires contraignantes depuis 2020.
«On ne veut pas aller vers des obligations et des avertissements de dire qu’on n’a pas le droit d’être plus que trois regroupements ensemble, trois maisonnées. On n’est pas là, on l’a bien étudié, on n’a pas besoin de ça. Les situations sont difficiles, mais ne commandent pas des actions comme ça», a dit Luc Boileau.
«Aujourd’hui, le contexte épidémiologique a changé, donc oui, les gens peuvent se voir, tant mieux s’ils peuvent festoyer et on va tous être bien contents, mais c’est de festoyer et de ne pas avoir de conséquences. C’est ce qui est recherché.»
Situation «très fragile»
La situation demeure malgré tout «très fragile» alors que les urgences sont «très sollicitées» et qu’un trio de virus continue de frapper. «La présence virale dans la population est actuellement préoccupante.»
Si le pic de la grippe «a peut-être été atteint», on ne voit encore aucun signe de diminution et elle reste «très élevée», avec un taux de positivité «au-dessus de 25%».
Quant à la COVID-19, on projette une remontée de la contagion alors que les variants BQ.1 BQ.1.1 représentent 80% des infections et s’avèrent encore plus contagieux qu’Omicron.
Les hospitalisations dues au virus respiratoire syncytial (VRS), qui cause des complications aux enfants, sont cependant à la baisse.
- Écoutez l'entrevue avec le Dr Luc Boileau, directeur national de santé publique sur QUB radio :
Ce que recommande la Santé publique
- Éviter les événements sociaux non essentiels en cas de symptômes grippaux, même légers
- Annuler ses sorties des Fêtes durant la période de contagiosité de 10 jours de la COVID-19, même si on n’a plus de symptômes
- Être prudent à l’égard des personnes vulnérables : personnes âgées, jeunes enfants, femmes enceintes, personnes immunosupprimées
- Avoir une vaccination à jour et respecter l’hygiène respiratoire
- Porter le masque dans les lieux achalandés
Les enfants de quelques mois présentent des risques de complications liés aux virus respiratoires. Le «bébé Coupe Stanley qu’on embrasse et qu’on se passe de l’un à l’autre, c’est vraiment pas le temps de faire ça pendant la période des Fêtes», illustre Dr Luc Boileau.
Un appel aux 60 ans et plus : selon le Dr Boileau, 60% des gens de ce groupe n’ont jamais été exposés à la COVID-19 et sont donc plus vulnérables s’ils n’ont pas reçu un rappel du vaccin depuis six mois.