Les fonctionnaires fédéraux devront retourner au bureau dès la mi-janvier
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Fini le télétravail à temps plein pour les fonctionnaires fédéraux. Une nouvelle directive du Conseil du Trésor les obligera bientôt à travailler à partir du bureau pour un minimum de deux à trois jours par semaine.
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«Nous avons réappris à quel point il est important de partager des expériences en personne. Elles sont essentielles aux organisations cohésives, collaboratives et performantes», a déclaré la ministre du Conseil du Trésor, Mona Fortier, en point de presse jeudi après-midi.
Le nouveau plan devrait entrer en vigueur dès le 16 janvier prochain pour une première phase qui se voudra «progressive», «pour permettre une transition en douceur». La mise en œuvre complète est prévue au 31 mars 2023.
La ministre Fortier a mis de l’avant l’importance d’un modèle hybride pour l’«équité», la «justice» et de la «cohérence» à travers la fonction publique, «pour s’assurer qu’on offre un meilleur service aux Canadiens».
Mme Fortier n’a pas confirmé qu’un déclin potentiel dans la productivité des employés avait été constaté, ou si une telle variable avait pu motiver la politique.
Un document explicatif a été publié en début d’après-midi pour expliquer les grandes lignes de cette nouvelle politique, qui est principalement le fruit de la greffière du conseil privé, Janice Charrette, soit la cheffe de la fonction publique.
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Le patronat et les syndicats aux opposés
Les réactions à la politique n’ont pas tardé – et il existe un monde de différence entre les syndicats et le milieu des affaires dans ce dossier.
L’Alliance de la fonction publique du Canada a décrié la directive, «qui fait fi des droits des travailleurs». Le plus important syndicat lié au fédéral déplore de ne pas avoir été consulté, malgré l’impact que pourrait avoir cette décision sur le mode de vie de ceux qu’il représente.
Pour sa part, l’Institut professionnel de la fonction publique du Canada (IPFPC) demande que le gouvernement rebrousse chemin et s’assoit avec les syndicats pour trouver une solution.
«Cela ne prépare pas le terrain pour des négociations de bonne foi avec l’employeur. Avec le temps des Fêtes qui est à nos portes, cette annonce constitue un double affront qui ne fait qu’empirer la situation», a fait savoir l’organisation.
À l’automne, 32 associations issues du monde des affaires, incluant la Fédération des chambres de commerce du Québec, ont fait parvenir une lettre à la ministre Fortier pour demander un retour des fonctionnaires dans les bureaux «le plus rapidement possible» en raison des impacts économiques néfastes du télétravail sur les commerces.
«Alors que les entreprises de ces communautés évaluent leur viabilité à long terme compte tenu des effets néfastes de la pandémie sur les centres-villes, le rétablissement d’une activité économique normale exige que le gouvernement fédéral agisse maintenant», ont-elles fait savoir dans leur lettre.
C’est donc sans surprise que la Chambre canadienne de commerce ait exprimé sa joie après l’annonce de jeudi. Selon elle, «même un retour partiel au bureau sera une bonne nouvelle pour les entreprises des centres-villes de tout le pays».