Les antiquaires profitent d’un fort engouement chez les jeunes
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Alors que les boutiques d’antiquités ont massivement fermé leurs portes ces dernières décennies, une nouvelle génération d’antiquaires observe un fort engouement chez les jeunes pour les meubles et objets anciens.
«Ce n’est pas les années 80, mais nous sommes en train de remonter la pente», se réjouit Karine Belzile, propriétaire de Chic Shack Antique & Vintage à Saint-Basile-le-Grand, en Montérégie, et animatrice de la série «La fièvre des encans» sur la chaîne Historia.
Les années 70 et 80 ont été lucratives pour les antiquaires qui étaient nombreux à avoir pignon sur rue, notamment sur la rue Notre-Dame Ouest à Montréal ou sur la rue Saint-Paul à Québec. Les temps ont bien changé, mais la popularité du vintage et du style Mid-Century Modern (MCM) ramène progressivement les jeunes vers les antiquaires.
«Les jeunes aiment recycler les objets et se démarquer. Au lieu d’acheter dans les grandes surfaces des meubles qui ressemblent à ceux de tout le monde, ils aiment avoir des objets éclectiques, écologiques, durables et beaux», affirme Mme Belzile, dont les parents étaient aussi antiquaires.
Une gang de jeunes
L’antiquaire Steve Deshaies observe le même phénomène. «L’antiquité présentement va très, très bien. Il y a quatre ou cinq ans, on disait que c’était en train de tomber et qu’il n’y avait plus de relève. C’est faux. Nous sommes une petite gang de jeunes et ça fonctionne», s'enthousiasme l’homme de 45 ans qui a ouvert son commerce, Antiquité S.G., dans le Vieux-Terrebonne, il y a à peine un an.
En plus de M. Deshaies, Mathieu Bourguet de G&M Bourguet à Québec, Alexandre Lalonde de Chez l’manouche à Montréal et Maude Rochefort des Antiquités Benoit Rochefort à Sainte-Eulalie, entre autres, forment la nouvelle génération dans ce domaine.
Changer le visage de l’antiquaire
Depuis quelque temps, Karine Belzile cherche à changer la conception de l’antiquaire. La population a souvent eu l’image de ce commerçant qui expose ses produits dans une boutique où le brun, les lustres et la poussière sont omniprésents et où l’espace est restreint.
«Je m’éloigne de cette image. Dans les salons d’exposition, je priorise le blanc, le turquoise et le brun. De plus, mes antiquités sont présentées de façon plus épurée où l’objet devient une œuvre d’art», explique celle qui vend uniquement en ligne ou dans les expositions.
De son côté, Steve Deshaies tient à ce que sa boutique soit bien éclairée et ne soit pas encombrée par les antiquités. «Les gens disent que c’est comme s’ils visitaient un musée. J’ai autant de compliments sur les produits que sur la façon dont ils sont disposés. Avant, les gens allaient chez les antiquaires et ne voyaient même pas les morceaux. Ils avaient de la difficulté à circuler dans les boutiques», indique Steve Deshaies.
En plus de travailler l’apparence de sa boutique, le propriétaire inscrit sur chaque objet une description de celui-ci. «Je veux que les clients sachent quelle est l’histoire de la pièce et à quoi elle servait.»
Pour se démarquer sur le marché des antiquités, il ne suffit toutefois pas de bien présenter les produits dans les boutiques et les salons d’exposition. Il faut aussi être actif sur les réseaux sociaux et le web. «Depuis la pandémie, on vend beaucoup plus en ligne», mentionne Karine Belzile à ce sujet.