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La policière du SPVQ Isabelle Morin coupable de conduite dangereuse ayant causé la mort

Un motocycliste, Jessy Drolet, avait perdu la vie en septembre 2015 après avoir heurté de plein fouet la voiture de patrouille de l’accusée, qui avait coupé sa voie

La policière du SPVQ Isabelle Morin a finalement été reconnue coupable lundi d’avoir causé la mort de Jessy Drolet en conduisant de manière dangereuse le 10 septembre 2015. L’issue du premier procès qui avait mené à un acquittement avait été portée en appel. La mère du défunt, Marlène Drolet, souhaite que Mme Morin subisse les conséquences de son geste.
Photo Pierre-Paul Biron La policière du SPVQ Isabelle Morin a finalement été reconnue coupable lundi d’avoir causé la mort de Jessy Drolet en conduisant de manière dangereuse le 10 septembre 2015. L’issue du premier procès qui avait mené à un acquittement avait été portée en appel. La mère du défunt, Marlène Drolet, souhaite que Mme Morin subisse les conséquences de son geste.

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La policière du SPVQ Isabelle Morin a été reconnue coupable lundi à l’issue de son deuxième procès pour conduite dangereuse causant la mort. 

• À lire aussi: Début d’un deuxième procès pour une policière de Québec

L’agente Morin, âgée de 51 ans, avait été acquittée à l’issue du premier procès, en 2018.

L’accusée est demeurée impassible quand le juge Frank D’Amours l’a déclarée coupable, jetant seulement un court regard vers la mère de la victime qui, elle, s’est effondrée en larmes.

« Terrible » pour la mère du défunt

« Ça a été terrible pour moi », a confié Marlène Drolet à sa sortie de la salle de cour. « Quand tu perds ton enfant, c’est toute une partie de ta vie que tu perds. Je pense tout le temps à mon garçon. Et il n’est pas mort d’une maladie, il est mort d’un accident qu’il n’a pas commis », a insisté la dame, disant souhaiter qu’Isabelle Morin subisse les conséquences de son geste pour mettre fin « aux policiers délinquants ». 

Marlene Drolet, mère de la victime
Photo Pierre-Paul Biron
Marlene Drolet, mère de la victime

« Elle savait ce qu’elle faisait. Elle a pris un risque, elle a contourné des cônes et c’est mon garçon qui arrivait en moto. Elle l’a tué comme une mouche. »

Rappel des événements

Rappelons que le 10 septembre 2015, la victime, Jessy Drolet, a perdu la vie sur l’autoroute Laurentienne alors qu’il pilotait sa moto. 

Des travaux de pavage sur l’autoroute réduisaient les voies et forçaient la circulation à contresens, les voies étant séparées par des balises coniques orange. Alors que la victime circulait en direction sud, une voiture du SPVQ conduite en sens inverse par l’agente Isabelle Morin fait un virage à gauche entre les cônes pour atteindre la sortie Georges-Muir. 

Jessy Drolet a bien tenté un « freinage d’urgence » comme l’a démontré l’enquête, mais n’a jamais pu éviter l’impact avec l’autopatrouille en glissant au sol. Le motocycliste de 38 ans est mort sur le coup.

« Il ne fait aucun doute dans l’esprit du tribunal qu’un policier raisonnable placé dans cette situation aurait été conscient du risque d’une telle manœuvre », a établi le juge D’Amours dans sa décision, qualifiant la conduite d’Isabelle Morin « d’incompréhensible » et en contravention au code de la sécurité routière.

Me Guy Loisel, procureur de la Couronne
Photo Pierre-Paul Biron
Me Guy Loisel, procureur de la Couronne

Le magistrat a également rejeté la prise en considération du juge de première instance de la vitesse de la victime dans l’équation menant à sa décision. Même en prenant le scénario plaçant la vitesse de Jessy Drolet au plus bas, le délai avant l’impact aurait été trop faible pour pouvoir réagir.

« Dès l’amorce du virage à gauche par la policière, le sort [de Jessy Drolet] était scellé », a expliqué Frank D’Amours.

Jugement en première instance

Il s’agissait d’un deuxième procès pour la policière dans ce dossier après que la Cour d’appel eut cassé le verdict d’acquittement initialement prononcé par le juge Pierre Rousseau en octobre 2018.

Le juge avait qualifié la décision de la policière « d’inusitée et inhabituelle, mais pas illégale ». La Cour d’appel a cassé le verdict en mars 2021, ordonnant un nouveau procès en raison de l’importance trop grande accordée par le juge aux conditions de l’accident, notamment la vitesse de la victime, ainsi que la décision de juger légale la manœuvre de la policière.

Isabelle Morin reviendra en cour en mars prochain pour la suite des procédures, notamment les observations sur la peine des deux parties. Elle s’expose à une peine maximale de 14 ans d’emprisonnement.

Une affaire qui dure depuis 2015

10 septembre 2015

  • L’accident survenu dans une zone de travaux sur l’autoroute Laurentienne coute la vie à Jessy Drolet, 38 ans

12 avril 2016

  • Isabelle Morin, policière au SPVQ, est accusée de conduite dangereuse ayant causé la mort

14 mai 2018

  • Ouverture du premier procès

30 octobre 2018

  • L’acquittement d’Isabelle Morin est prononcé par le juge Pierre Rousseau

21 novembre 2018

  • La couronne porte le verdict en appel

13 mars 2021

  • La Cour d’appel ordonne un nouveau procès

14 mars 2022

  • Ouverture du deuxième procès

19 décembre 2022

  • Le juge Frank D’amours déclare Isabelle Morin coupable de conduite dangereuse ayant causé la mort
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