Party dans un vol de Sunwing: Awad aurait perdu 500 000$, mais surtout sa «liberté»
Même s’il attend toujours d’être remboursé pour la somme de 500 000$ par des transporteurs aériens depuis près d’un an après le scandale du vol de Sunwing, James William Awad affirme que sa plus grande perte est son anonymat.
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«Sunwing et Delta me doivent encore cet argent. Ce sont des dépôts que j’ai donnés pour des vols qui ont finalement été annulés», explique Awad, confortablement installé dans son domaine luxueux de Bois-des-Filion qu’il partage avec trois colocs.
L’entrepreneur a réalisé son scandaleux party le 30 décembre 2021. Un mois plus tôt, il a d’abord tenté de noliser un vol vers le Mexique avec la compagnie Delta. Un dépôt de 250 000 dollars canadiens a été remis à ce transporteur, qui aurait annulé le vol, sans le rembourser.
Pour le meilleur et pour le pire, c’est donc Sunwing qui est venu à la rescousse du party organisé par le club privé d’Awad. Le hic, c’est que ce transporteur aérien a finalement décidé d’annuler le vol en janvier 2022 qui devait ramener la centaine de Québécois qui faisaient la fête au Mexique.
Cette décision avait été prise au lendemain d’images-chocs publiées par Le Journal où l’on voyait des passagers fumer, boire leur alcool personnel et danser sans masque.
Pas pressé, dit-il
Il serait donc en attente de 500 000$ pour ces deux vols annulés par les transporteurs.
«Delta voulait me rembourser en heures de vol le 250 000$. J’ai refusé, ça n’a pas de sens. [...] On est aussi en entente avec Sunwing. On a trois ans légalement pour régler tout ça. Je ne suis donc pas vraiment pressé pour ça», raconte calmement l’homme de 29 ans, comme si ces montants étaient banals.
Le Journal a en effet vu les courriels confirmant qu’Awad a donné ces dépôts à ces entreprises. Nos demandes d’entrevue avec Delta et Sunwing à ce sujet sont toutefois restées sans réponse au moment de publier ce texte.
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Une Vierge Marie illuminée
James Awad semble maintenant vouloir tourner la page sur ce voyage qui a hanté ces journées durant plusieurs mois au début de l’année. Pour preuve, il a retiré tous les cadres de son salon où il affichait des articles de journaux sur la controverse de Sunwing.
«Je suis prêt à passer à autre chose, c’est le temps», confie-t-il.
Lors de notre passage, cette pièce était désormais décorée avec des bouteilles d’alcool valant des milliers de dollars et un tableau avec le logo de son entreprise TripleOne à Montréal.
«Je ne prends pas de drogue, mais j’aime beaucoup l’alcool», confesse le jeune homme, alors qu’une statue de Vierge Marie illuminée nous fixe à côté de son canapé.
Fini l’anonymat
Il aura au moins compris une chose avec ce vol de Sunwing qui a changé sa vie. Tout l’argent qu’il possède, avec lequel il s’est payé une quinzaine de voitures, ne pourra jamais lui redonner son anonymat d’antan.
«Ça me manque de pouvoir sortir seul au bar ou encore au spa, mentionne-t-il. Maintenant, je me sens moins en sécurité et j’ai toujours des gens avec moi. J’aimais ma vie personnelle et low key. Je suis quelqu’un de timide. Je ne me sens plus libre comme avant. On me reconnaît toujours.»
D’où vient l’argent?
Une énigme demeure avec lui. La question qui brûle toutes les lèvres depuis qu’il est «connu» est toujours la même.
Comment ce jeune de 29 ans a-t-il pu se bâtir une telle fortune, lui qui dit avoir été élevé dans un milieu très modeste de parents libanais exerçant la profession de barbier à Montréal?
«C’est simple, je fais de l’argent avec mes investissements. Si je dis dans quel stock j’investis, je deviens un conseiller financier et je me ramasse avec des troubles avec l’Autorité des marchés financiers», justifie Awad, en restant toujours aussi flou et en évitant le sujet.
Rappelons que Le Journal a notamment révélé en janvier dernier que ce résident de Bois-des-Filion a acheté 11 propriétés au Québec depuis 2018, pour un total de 17,3 millions $. Toutes ces demeures ont été payées en argent comptant par le biais de ses sociétés à numéro enregistrées au Québec et au Delaware.
Ce reportage du Journal est le deuxième d’une série de trois articles portant sur l’anniversaire du vol de Sunwing qui a eu l’effet d’une éclipse médiatique en janvier 2022.