Legault, Trudeau, souriez, vous êtes filmés!
Coup d'oeil sur cet article
C’est peut-être le vent d’hiver, l’ambiance des Fêtes, ou le petit creux de vague de fin d’année.
Exit la confrontation, l’enflure verbale, François Legault est ressorti «optimiste» de sa réunion de travail avec Justin Trudeau.
Un optimisme prudent, a-t-il dit, surtout sur la bonification des transferts en santé, une des plus grosses pommes de discorde avec le fédéral.
Le temps des Fêtes est un bon moment pour marquer une pause, réfléchir au passé pour se projeter dans le futur.
Un pas de recul, dans l’espoir d’en faire deux devant.
Et puis les deux premiers ministres sont là pour encore un moment, il n’y a pas d’élections qui pointent à l’horizon. Aussi bien tenter de livrer de vrais résultats, tandis qu’on y est.
Pas de flèches devant les caméras donc, mais les différends profonds, même existentiels, persistent.
- Écoutez la rencontre Stéfanie Tougas et Marc-André Leclerc diffusée chaque jour en direct 6 h via QUB radio :
Ça avance en santé
Sur les transferts en santé, il semble que les avancées soient réelles. Idéalement, une entente entre Ottawa et les provinces surviendrait avant le prochain budget du printemps.
Avec Québec, on dit en coulisses à Ottawa qu’une entente est très proche.
Et cette entente devrait aller au-delà du rapiéçage postpandémique. Tout le monde veut de la prévisibilité sur le long terme, au premier chef les provinces. Tout porte à croire que c’est ce qu’elles auront. Elles ne méritent évidemment pas moins, mais une chose est claire, ce ne sera pas un chèque en blanc.
Il faut dire que Québec peut difficilement plaider l’urgence d’injecter des fonds dans la santé quand il vient de claquer des milliards pour offrir des chèques électoraux.
- Écoutez la rencontre Foisy-Robitaille avec Antoine Robitaille et Philippe-Vincent Foisy animateurs de Qub radio au micro de Benoit Dutrizac sur QUB radio :
Immigration
Sur l’immigration aussi François Legault a baissé le ton. La priorité n’est plus d’obtenir plus de pouvoirs d’Ottawa pour prévenir la «Louisianisation du Québec», mais de mieux utiliser ceux qu’il possède déjà.
Le gouvernement Legault pourrait commencer par dépenser l’argent en francisation qui dort dans ses coffres.
Mais les questions identitaires ne pourront pas être balayées sous le tapis, surtout avec un Parti Québécois qui reprend (un peu) du poil de la bête.
Le Canada accueillera bientôt (en 2025) 500 000 immigrants par année. Une simple règle de trois nous permet de conclure que le Québec doit en accueillir plus de 110 000 pour conserver son poids politique dans la fédération.
À Ottawa, aucun des partis susceptibles de prendre le pouvoir n’estime que c’est trop. À Québec, personne ne souhaite en accueillir autant.
François Legault devra un jour nous expliquer comment on résoudra la quadrature du cercle du poids politique du Québec
Le choc de visions demeure total entre les deux capitales. On a affaire ici à deux chefs assumés dans leurs positions irréconciliables, et qui se sont dit, avant les vacances des Fêtes, à la prochaine chicane!