L’UMQ veut un meilleur partage des revenus de taxation
Coup d'oeil sur cet article
Dans un contexte de gouvernement caquiste ultra-majoritaire, l’Union des municipalités du Québec (UMQ) ne compte pas jouer le rôle d’opposition officieuse. Par contre, le monde municipal prévient qu’il est impératif de mieux distribuer les revenus de taxation pour lutter efficacement contre l’inflation.
• À lire aussi: Solutions et pistes de réflexion pour des enjeux municipaux réels
C’est ce que Daniel Côté, président de l’UMQ et maire de Gaspé, a souligné au Journal lors d’une entrevue-bilan de fin d’année.
« Les municipalités québécoises sont des partenaires du gouvernement du Québec. Notre rôle n’est pas d’être en opposition. Mais est-ce qu’on s’entend sur tout ? Non. Notamment sur la fiscalité municipale et le partage des revenus de taxation en fonction de nos responsabilités réelles. Là-dessus, il y a un gros écart dans nos positions », a-t-il mentionné.
Ce dernier a ainsi déploré « le gros déséquilibre » entre les réalités budgétaires des uns et des autres : « Le gouvernement du Québec engendre 14 milliards $ de revenus supplémentaires grâce à l’inflation. Même s’ils ont des dépenses, ils ont tellement de revenus supplémentaires qu’ils ont pu se permettre de redistribuer des chèques à plus de 6 millions de citoyens. Pour les municipalités, en 2022, l’inflation nous coûte des dépenses de 1 milliard $ de plus. On peut juste remettre des hausses des taxes à nos citoyens. »
Pacte fiscal et pacte vert
Pour lutter contre cette réalité, l’UMQ s’attend à ce que la CAQ respecte rapidement son engagement électoral d’inclure, dans une loi, le partage d’un point de TVQ avec les villes. « On va vouloir encaisser ce gain-là en début d’année [2023]. Ça, c’est une prémisse à la négociation du prochain pacte fiscal », a ajouté le président de l’UMQ.
Outre le pacte fiscal qui arrive à échéance le 31 décembre 2024, M. Côté a insisté sur le pacte vert qui doit permettre aux villes d’amorcer l’adaptation de leurs infrastructures aux changements climatiques. Les besoins sont chiffrés à 2 milliards $, par année, sur une période minimale de cinq ans. Le fédéral devra également mettre la main à la poche, a-t-il précisé.
Autonomie municipale
Fidèle à la rhétorique de l’UMQ, Daniel Côté a répété que les villes tiennent à être considérées comme « des gouvernements de proximité » et non pas comme de simples « créatures du gouvernement du Québec ». Au printemps 2022, le court bras de fer entre le gouvernement Legault et l’administration Marchand au sujet du tramway a permis d’illustrer, selon lui, tout ce que le palier provincial ne doit pas faire.
« Dans ce cas-ci, là où ça faisait mal, c’est que le gouvernement du Québec venait intervenir carrément dans un champ de compétences municipal en aménagement du territoire, a-t-il rappelé. Quand chacun s’occupe de son propre champ de compétences, d’habitude, ça aide à avoir de saines relations. »
La suite des choses
En mai 2023, lors des Assisses de l’UMQ à Gatineau, Daniel Côté aura théoriquement le droit de rempiler pour une autre année à la tête de l’organisation. Mais la tradition prévoit qu’il cède sa place au bout de ses deux mandats.
Tout en disant fortement attaché aux traditions de l’organisation, le maire de Gaspé n’a pas totalement fermé la porte à un nouveau mandat si le conseil d’administration de l’UMQ devait en décider ainsi.