Jason Robertson: quand travail et sacrifices mènent au succès
Inspiré de ses parents, Robertson est habité d’une passion sans borne au hockey
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DALLAS | L’entraînement des Stars était officiellement terminé depuis au moins une quinzaine de minutes. Alors que la grande majorité de ses coéquipiers avaient déjà quitté le vestiaire, Jason Robertson s’affairait toujours à tirer des rondelles dans le filet.
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D’ordinaire, c’est la routine à laquelle se plient les joueurs blessés ou ceux qui seront rayés de la formation le soir venu. Ce qui est loin d’être le cas de l’attaquant de 23 ans.
Avec ses 24 buts et 48 points, Robertson trône aisément au sommet des pointeurs des Stars de Dallas. S’il continue de faire bouger les cordages au même rythme, il sera assurément dans la course pour l’obtention du trophée Maurice-Richard jusqu’à la toute fin de la campagne.
« Cette passion par rapport à ce sport, c’est ce que j’aime de lui », a noté Peter DeBoer, l’entraîneur-chef des Stars.
« Si vous voulez jouer longtemps dans cette ligue – et je crois que ce sera le cas pour lui –, vous devez être habité par cette passion. Plusieurs joueurs ont hâte de déguerpir après les entraînements matinaux, a poursuivi DeBoer. Lui, il est du type à vouloir peaufiner son jeu 365 jours par année. Cette facette de lui me rappelle Joe Pavelski. »
Des partisans des Kings
De la passion, il en faut pour gravir les échelons jusqu’au meilleur circuit au monde quand vous avez vu le jour en Californie. Cette saison, la LNH répertorie seulement huit patineurs et deux gardiens originaires de cet État. Jason et son jeune frère, Nicholas, qui fait la navette entre les Maple Leafs et les Marlies de Toronto, sont du nombre.
« Mes parents et mes grands-parents étaient de grands partisans des Kings, donc on assistait souvent à leurs matchs, a expliqué Robertson, une fois sorti de la patinoire. Éventuellement, on a dit à mon père qu’on voulait jouer au hockey. Tout a commencé là. »
Le seul hic, c’est qu’en Californie, bien que le hockey ait connu un essor au cours des dernières décennies, les patinoires sont beaucoup moins nombreuses que dans certains États situés plus au nord.
« Elles étaient souvent à une bonne distance. On devait affronter la circulation pour y aller. Et ça, c’est quand les patinoires étaient disponibles », a raconté le choix de deuxième tour des Stars, en 2017.
Tout le monde au Nord
S’ensuivit alors une série de sacrifices impressionnants de la part de la famille Robertson. Maman Robertson, originaire de Manille, aux Philippines, a d’abord déménagé avec ses garçons à Detroit.
« À ce moment, mon père, originaire de Detroit, faisait des aller-retour à Los Angeles », s’est souvenu Robertson, qui était alors âgé de 10 ans.
Puis, cinq ans plus tard, la famille complète la traversée au nord de la frontière. Encore une fois, expressément pour le hockey.
« Je voulais être repêché dans la Ligue de hockey junior de l’Ontario. Alors on a déménagé à Toronto pour que je puisse disputer ma première année midget dans la GTHL [Ligue de hockey du grand Toronto]. »
Visiblement, le plan a fonctionné puisque Jason a été sélectionné par les Frontenacs de Kingston, suivi de Nicholas, quelques saisons plus tard, par les Petes de Peterborough.
« Pour que l’on puisse réaliser notre rêve, il a fallu beaucoup de sacrifices de la part de mes parents. Je leur en suis très reconnaissant. »
Cette reconnaissance n’est sans doute pas étrangère à toutes les heures supplémentaires qu’il passe à s’exercer sur la patinoire.