Ces femmes amoureuses de tueurs de femmes
Coup d'oeil sur cet article
Le Journal nous apprenait il y a quelques jours que Kaven Sirois Fournier, auteur d’un triple meurtre à Trois-Rivières en 2014, entend convoler en justes noces avec celle qui a été son éducatrice durant des années à l’Institut de psychiatrie légale Philippe-Pinel de Montréal.
Est-ce un cas d’hybristophilie, qu’on nomme parfois «syndrome Bonnie et Clyde»? Il désigne les personnes – surtout des femmes – attirées par des individus ayant commis des meurtres de femmes ou des viols en série. Ces dangereux criminels souvent incarcérés à perpétuité ou condamnés à mort reçoivent en prison des lettres d'admiratrices – qualifiées de murder groupies – contenant souvent des allusions sexuelles plus ou moins explicites.
Un tueur en série subjugue une Québécoise
Un autre cas impliquant une Québécoise est dans l’actualité, celui de Charles Sobhraj, surnommé «Le Serpent», le tueur en série français qui, dans les années 1970, a assassiné une vingtaine de hippies qui parcouraient l'Asie. Il avait persuadé la secrétaire médicale québécoise Marie-Andrée Leclerc, amoureuse et subjuguée, de se faire sa complice. Lorsqu’en 1980, elle et Sobhraj sont reconnus coupables de meurtre en Inde, elle fait appel du jugement. En juillet 1983, souffrant d'un cancer, elle est autorisée à revenir au Québec. Elle meurt à 38 ans à l'Hôtel-Dieu de Lévis en 1984.
Quant à Sobhraj, emprisonné à Katmandou pour d’autres meurtres, il a épousé Nihita Biswas, une Népalaise de 44 ans sa cadette qui s’était éprise de lui. Âgé de 78 ans, il vient d’être remis en liberté pour des raisons de santé et rapatrié en France.
Et ce n’est pas un phénomène nouveau. Landru, le célèbre tueur en série français qui a assassiné dix femmes entre 1915 et 1919, a reçu plus de 4000 lettres de femmes amoureuses, dont 800 demandes en mariage. L’article Wikipédia à son sujet note: «Les femmes sont souvent convaincues, en dépit de toutes les preuves, de l'innocence de ces criminels ou fantasment la possibilité de les sauver.»
Complice de meurtres «par amour»
On se souvient aussi du cas de Paul et Karla Homolka. Elle lui fournissait «par amour» des esclaves sexuelles à violer et à tuer. Le couple a ainsi assassiné trois adolescentes, dont la sœur de Karla, et violé une vingtaine de femmes.
Condamné en 1995 à la réclusion à perpétuité, Bernardo a été placé en isolement cellulaire la majorité du temps, selon Global News. En 2021, il a échoué dans une deuxième demande de libération conditionnelle. L’individu, déclaré délinquant dangereux, aujourd'hui âgé de 58 ans, passera le reste de sa vie derrière les barreaux.
Malgré les protestations indignées des familles des victimes et du grand public, en 2005, Karla Homolka a été libérée après n’avoir purgé que 12 ans de prison pour sa complicité dans les crimes abominables de son amoureux. À sa libération, Karla Homolka s’est établie dans la région de Montréal, où elle s’est mariée et a eu trois enfants.