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La levée des restrictions sanitaires en Chine provoque des contrôles de précaution dans le monde

La levée des restrictions sanitaires en Chine provoque des contrôles de précaution dans le monde
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La France et le Royaume-Uni ont rejoint vendredi un nombre croissant de pays ayant décidé d’imposer des contrôles aux passagers en provenance de Chine, après la levée par Pékin des restrictions anti-COVID, précaution jugée «compréhensible» par l’OMS, qui a rencontré des responsables chinois.  

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Malgré la recommandation d’une agence européenne pour la santé, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), jugeant «injustifié» un dépistage dans l’UE au vu du niveau d’immunité en Europe et de la présence des mêmes variants de la COVID-19 qu’en Chine, Paris et Madrid ont décidé d'appliquer des mesures de contrôle.

Trois ans après l’apparition des premiers cas de coronavirus à Wuhan (centre), la Chine a mis fin le 7 décembre à sa politique draconienne dite du «zéro COVID». 

Elle a permis depuis 2020 à la population d’être largement protégée du virus, grâce à des tests de dépistage généralisés, un suivi strict des déplacements, mais au prix de confinements et de quarantaines obligatoires dès la découverte de cas.

Ces mesures extrêmes, qui isolaient largement la Chine du reste de la planète, lui ont porté un rude coup et ont provoqué en novembre des manifestations de mécontentement inhabituelles.

Depuis la levée des restrictions, les hôpitaux chinois sont submergés par une déferlante de malades pour la plupart âgés et vulnérables, car peu ou pas vaccinés, tandis que nombre de pharmacies manquent de médicaments contre la fièvre.

Rencontre OMS/Chine

En dépit de ce rebond épidémique, les autorités vont cesser le 8 janvier les quarantaines obligatoires à l’arrivée en Chine et autoriser les Chinois à voyager à l’étranger, après trois ans de frustration.

Par précaution, les États-Unis et plusieurs autres pays, dont l’Italie, le Japon et Israël, ont annoncé qu’ils exigeraient des tests négatifs des passagers en provenance de Chine. La Corée du Sud a pris vendredi une décision similaire, en vigueur jusqu’en février 2023.

Les mesures de précaution prises par plusieurs États sont «compréhensibles» au vu du manque de renseignements fournis par Pékin, a estimé le chef de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus. «En l’absence d’informations complètes venant de Chine, il est compréhensible que des pays prennent les mesures dont ils pensent qu’elles protégeront leur population», a-t-il déclaré.

L’Espagne a prévu de son côté d’exiger «un test négatif» ou «un schéma complet de vaccination» pour les voyageurs arrivant de Chine.

Illustrant les divisions en Europe sur la réponse à apporter à la nouvelle situation en Chine, l’Allemagne a plaidé pour sa part en faveur d’une surveillance des variants du Covid dans les aéroports européens, sans aller jusqu’à imposer des tests. La Suisse a déclaré vendredi ne pas prévoir renforcer son contrôle des voyageurs en provenance de Chine.

Les mesures de précaution prises par plusieurs États sont «compréhensibles» au vu du manque de renseignements fournis par Pékin, a estimé le chef de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus. «En l’absence d’informations complètes venant de Chine, il est compréhensible que des pays prennent les mesures dont ils pensent qu’elles protègeront leur population», a-t-il déclaré.

Pékin a rétorqué que ses statistiques sur la progression de la COVID-19 avaient toujours été transparentes.

«Depuis l’apparition de l’épidémie, la Chine partage des informations et des données fiables avec la communauté internationale, dont l’OMS, d’une façon ouverte et transparente», a assuré un porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois, Wang Wenbin.

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Vendredi, seuls 5 515 nouveaux cas et un décès ont été annoncés par le Centre chinois pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC). Des chiffres qui ne semblent toutefois plus refléter la réalité, les dépistages généralisés n’étant plus obligatoires.

L’OMS a annoncé vendredi soir avoir rencontré des responsables chinois pour évoquer la flambée épidémique. «L’OMS a de nouveau demandé le partage régulier de données spécifiques et en temps réel sur la situation épidémiologique, notamment davantage de données sur le séquençage génétique et sur l’impact de la maladie, y compris les hospitalisations, les admissions dans les unités de soins intensifs et les décès», a avancé l’agence sanitaire des Nations unies dans un communiqué.

Elle a aussi réclamé des données sur les vaccinations effectuées et le statut vaccinal, en particulier chez les personnes vulnérables et les plus de 60 ans, a ajouté l’OMS.

«Se protéger»

La Chine maintient ses frontières largement fermées aux ressortissants étrangers depuis 2020.

Elle ne délivre plus de visas touristiques depuis bientôt trois ans et impose une quarantaine obligatoire à l’arrivée. Cette mesure d’isolement sera levée le 8 janvier, mais un test de dépistage de moins de 48 heures sera exigé.

À l’aéroport international de Pékin-Capitale, la plupart des Chinois interrogés jeudi par l’AFP se montraient compréhensifs à l’égard des mesures prises vis-à-vis de leur pays.

«Chaque nation a ses propres inquiétudes et sa manière de se protéger», a commenté Huang Hongxu, 21 ans, soulignant que la propagation possible de nouveaux variants était source d’inquiétude. Sous le couvert de l’anonymat, un autre voyageur a cependant jugé ces mesures «inutiles».  

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