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Que nous réserve 2023: de gros chantiers à venir en santé

Un gros coup de barre promis en 2023 pour le réseau dirigé par le ministre Christian Dubé

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D’énormes défis attendent le réseau de la santé en 2023. Durement ébranlé après près de trois ans de pandémie de COVID-19 et une grave pénurie de personnel, le gouvernement devra mettre les bouchées doubles, voire triples, pour redresser le réseau en piteux état. Freiner la crise dans les hôpitaux, négociations avec les infirmières, réformes et COVID-19... ce ne sont pas les grands chantiers qui manquent l’an prochain. 

La COVID-19 rôde toujours

Illustration Adobe Stock

Même si le virus de la COVID-19 pourrait nous réserver de mauvaises surprises, tout indique que l’année 2023 pourrait ressembler aux derniers mois de 2022.

« La COVID-19 est là pour rester et pas de façon saisonnière », remarque Nathalie Grandvaux, directrice du Laboratoire de recherche sur la réponse de l’hôte aux infections virales du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM). 

La scientifique souligne qu’un nouveau variant pourrait venir brouiller les cartes, comme l’avait fait Omicron l’an dernier, mais sinon, le Québec « devrait avoir une année à l’image de ce qu’on vient de voir [à la fin de 2022] ».

Or, c’est loin d’être parfait, prévient Mme Grandvaux, rappelant les hauts taux de réinfections et de décès qui ont marqué la dernière année. Elle ajoute que le virus a aussi une présence continuelle et non saisonnière, contrairement à d’autres virus respiratoires.

Nathalie Grandvaux espère néanmoins que l’année 2023 sera celle de l’amélioration de la qualité de l’air. Elle déplore le peu d’initiatives lancées depuis le début de la pandémie pour s’assurer que l’air circule mieux dans les établissements publics, les écoles ou même les restaurants, comme ont commencé à le faire d’autres pays.

« Ce sont des mesures populationnelles qui ne sont pas coercitives et dans l’intérêt de tout le monde », fait-elle valoir. 

Crise dans les hôpitaux

L’urgence de l’Hôpital de l’Enfant-Jésus à Québec.
Photo d'archives, Agence QMI
L’urgence de l’Hôpital de l’Enfant-Jésus à Québec.

Urgences débordées, délais qui s’allongent en chirurgie, aînés en attente d’un transfert : les hôpitaux du Québec n’ont jamais réussi à se remettre de la pandémie, depuis mars 2020. Malgré la mise sur pied d’une cellule de crise pour gérer le problème, les virus qui ont frappé dans les derniers mois augmentent la pression sur les urgences, notamment pédiatriques, qui débordent souvent à plus de 150 %.

Selon l’Association des spécialistes en médecine d’urgence du Québec, les Québécois doivent avoir accès à plus de services de santé à l’extérieur de l’hôpital, et plus de données pour faire des choix éclairés en 2023.

« On espère que les patients vont avoir mieux accès aux données des temps d’attente, souhaite Gilbert Boucher, président. Il faut aussi s’attaquer à la congestion hospitalière pour mieux utiliser les lits. »

Actuellement, plus de 160 000 Québécois sont en attente pour une chirurgie, dont plus de 55 000 depuis plus de six mois. Récemment, 12 % des lits d’hôpitaux étaient occupés par des patients (surtout âgés) qui attendent d’être transférés dans une résidence adaptée. 

Agence Santé Québec à la rescousse ?

Tel que promis en campagne électorale cet automne, le gouvernement Legault doit créer cette année une agence pour coordonner les opérations quotidiennes du réseau de la santé, dans le but de rapprocher les décisions du terrain. 

Il s’agit d’une manière de simplifier et de dépolitiser en partie la bureaucratie des soins de santé, et de la rendre plus agile à l’échelle locale. En clair, on veut prendre les décisions « sur le terrain », plutôt que dans les tours à bureaux. 

Normalement, le projet de loi sera adopté d’ici juin 2023 et sera implanté graduellement par la suite, indique le cabinet du ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé. 

Une partie des employés du ministère de la Santé et des services sociaux pourraient se retrouver dans cette Agence. L’automne dernier, le ministre Dubé avait promis une prise de décision plus « flexible, plus adaptée et plus performante. » 

Un financement à revoir

Photo d'archives, Agence QMI

Dans le cadre de sa réforme annoncée l’an dernier, le ministre de la Santé, Christian Dubé, a promis de revoir le financement des hôpitaux. Plutôt que de donner une enveloppe aux hôpitaux avec un budget prédéterminé, il souhaite que le financement soit axé sur le patient.

L’idée est que le patient puisse davantage choisir où il souhaite obtenir ses soins... et l’argent nécessaire le suivra. 

Le ministre a même récemment évoqué l’idée qu’une facture symbolique soit remise au patient, afin de faire comprendre les coûts des soins obtenus. 

Meilleures conditions pour les infirmières ?

Les infirmières revendiquent de meilleures conditions de travail depuis plusieurs années comme en témoigne cette manifestation en novembre 2020 devant les bureaux du ministère de la Santé à Québec.
Photo d'archives, Stevens LeBlanc
Les infirmières revendiquent de meilleures conditions de travail depuis plusieurs années comme en témoigne cette manifestation en novembre 2020 devant les bureaux du ministère de la Santé à Québec.

Les infirmières négocieront un nouveau contrat de travail avec le gouvernement, puisque leur convention collective vient à échéance en mars 2023. 

La Fédération interprofessionnelle de la Santé (FIQ), qui représente une majorité d’infirmières (76 000 membres) exige une hausse salariale de 12 % sur trois ans et la fin du temps supplémentaire obligatoire et du recours aux agences privées, ainsi qu’une charge de travail plus sécuritaire. 

Le 15 décembre dernier, le gouvernement a proposé 9 % de hausse de salaire sur cinq ans aux 600 000 employés du secteur public, qui renégocient tous ensemble.

Cette offre a été qualifiée d’insatisfaisante par les syndicats.

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