L’eau s’infiltre déjà dans un centre aquatique dernier cri
Côte-Saint-Luc réclame 3 M$ à l’entrepreneur derrière le projet achevé en 2011
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Un centre aquatique dernier cri qui a coûté presque 20 millions $ de fonds publics présente déjà d’importantes infiltrations d’eau moins de dix ans après sa construction, à Côte-Saint-Luc.
L’administration de cette ville de l’île de Montréal affirme qu’elle ne cesse de découvrir depuis trois ans des «problèmes majeurs», dont de la moisissure et des infiltrations à son Centre communautaire et aquatique.
Elle réclame maintenant 3 M$ dans une poursuite contre l’entrepreneur Pomerleau.
La Ville dit avoir constaté les premiers «vices» ou «malfaçons» à la toiture en mai 2019. Elle aurait alors remarqué la présence «d’infiltration d’eau dans diverses salles du Centre provenant des plafonds» et de «dommages subis aux murs de briques extérieurs», selon le document.
Lors de deux inspections réalisées plus tard cet été-là, des coupes exploratoires de la toiture ont permis «de constater qu’un simple “papier kraft” a été utilisé comme pare-vapeur» dans la toiture, «ce qui est inadéquat pour contenir toute l’humidité provenant des piscines», selon le rapport d’un expert engagé par la Ville.
Déjà des travaux
Résultat : d’importants travaux doivent être réalisés si on veut espérer «que la toiture atteigne sa durée de vie normale de 20 à 25 ans», indique l’expert. À ce moment-là, la toiture n’avait même pas dix ans.
La Ville n’était toutefois pas au bout de ses peines. En février 2020, elle a été informée que «l’enveloppe verticale» du bâtiment était «affectée de déficiences apparentes». Puis en décembre 2021, elle a remarqué que deux panneaux composant le revêtement extérieur se sont détachés, suivis d’un autre en avril dernier.
Toujours selon la poursuite, différents experts ont conclu à «une croissance de moisissures sur une hauteur approximative de 45 centimètres» sur un mur du bâtiment ainsi qu’à des «problématiques» affectant 41 panneaux extérieurs.
Selon la Ville, Pomerleau refuse de procéder aux travaux correctifs, et ce, même si la construction était accompagnée d’une garantie de 15 ans à l’égard du toit.
Fonds publics
Le Centre aquatique et communautaire de Côte-Saint-Luc a été construit au coût de 18,3 M$ en 2010 et 2011. La Ville et les gouvernements du Québec et du Canada ont chacun épongé le tiers de la facture.
Pomerleau rejette la responsabilité des vices allégués sur deux de ses sous-traitants.
Toiture Couture affirme pourtant avoir fait les travaux «dans les règles de l’art», tandis que l’entreprise Isolation Algon n’a pas encore présenté sa défense.
Pomerleau avait déjà fait l’objet d’une poursuite d’environ 1 M$ en 2014 en lien avec un autre centre aquatique, celui de Saint-Hyacinthe.
La Ville alléguait «divers vices de conception et de construction», rapportait Le Courrier de Saint-Hyacinthe. La poursuite s’était réglée à l’amiable.