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Le verglas rappelle de douloureux souvenirs, 25 ans après la crise

Des citoyens ayant vécu cet épisode difficile en 1998 ont eu plus de peur que de mal hier

GEN -  SERGE BEAULIEU DEVANT SON ÉRABLIÈRE
Photo Martin Alarie Un arbre à Ormstown, en Montérégie, a payé hier pour les caprices de Dame Nature.

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La pluie verglaçante d’hier et les pannes d’électricité rappellent de durs souvenirs à des gens qui se trouvaient au cœur de la crise du verglas qui paralysait une partie du Québec il y a 25 ans.

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«C’était comme si j’avais une boule dans la gorge. Je me suis dit: bien voyons donc, je ne pensais pas avoir été marquée autant que ça. Il y a des branches brisées. Ce n’est pas aussi pire que c’était il y a 25 ans là, mais je trouvais ça ironique», se remémore Linda St-Jean, 53 ans, de la maison héritée de son père, à Saint-Alexandre, près de Saint-Jean-sur-Richelieu.

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Photo Pierre-Paul Poulin

Le 5 janvier 1998, la pluie verglaçante a commencé à tomber à Montréal et en Montérégie, signant le début de 35 jours de crise pendant lesquels 3,5 millions de Québécois ont été privés d’électricité, certains pendant plus d’un mois.

Un des nombreux pylônes d’Hydro-Québec qui avaient flanché sous le poids du verglas il y a 25 ans dans la région.
Photo d'archives
Un des nombreux pylônes d’Hydro-Québec qui avaient flanché sous le poids du verglas il y a 25 ans dans la région.

Hier, ce sont plutôt plus de 26 000 clients d’Hydro-Québec qui ont perdu le courant en raison du verglas, qui aura causé plus de peur que de mal cette fois-ci. 

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Photo Martin Alarie

Centre pour sinistrés

La maison de Mme St-Jean et de son père se trouvait à une extrémité du triangle noir, encadré par Saint-Jean-sur-Richelieu, mais aussi Granby et Saint-Hyacinthe. 

Nicole Pothier, elle, se trouvait en plein cœur, à Mont-Saint-Hilaire.

«Ce qu’on voit aujourd’hui, ça n’a rien à voir. Il y avait 100 millimètres sur les branches d’arbres, je les voyais se briser de ma fenêtre, avec les lumières bleues des transformateurs qui explosaient», compare-t-elle.

Celle qui avait à l’époque 39 ans s’est trimbalée de chez un membre de sa famille, à l’hôtel et en centre d’hébergement avec son fils de six ans. 

«Ce qui était dur dans les centres, c’est qu’on n’avait aucune information sur ce qui se passait. Dans le temps, il n’y avait pas de téléphone cellulaire. Avec un enfant, c’était intense», dit-elle.

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Une ferme affectée

À Ormstown, près de Salaberry-de-Valleyfield, Serge Beaulieu et Danielle Métras ont manqué de courant de mercredi soir à hier midi.

Rien à voir à ce qu’ils ont vécu il y a 25 ans, quand leur ferme laitière avait été privée d’électricité pendant 29 jours, fonctionnant grâce à des génératrices. 

«C’était trois fois plus gros [qu’hier], les branches se sont mises à casser. Quand le verglas a fini par arrêter, on se demandait si on serait encore en production», se souvient Serge Beaulieu.

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Photo Martin Alarie

Il reste qu’hier, il a quand même fallu ressortir les génératrices en attendant l’arrivée des équipes d’Hydro-Québec. 

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Photo Pierre-Paul Poulin

«Ce n’est pas aussi dramatique, mais le réseau n’est pas plus fiable qu’il y a 25 ans», conclut Danielle Métras. 

Marquée à vie

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Photo Pierre-Paul Poulin

«J’en ai la chair de poule à en reparler. J’avais dû faire du zigzag en voiture à travers les poteaux électriques tombés​», a confié hier Linda St-Jean, 53 ans, après avoir vu la glace sur les branches des arbres.

La résidente de Saint-Alexandre en Montérégie était rassurée d’être équipée d’un système de génératrice (photo), elle qui avait manqué d’électricité pendant 31 jours, en 1998, dans la maison qu’elle a depuis héritée de son père.

«Si ça arrive, on est prêts!» a assuré celle qui est allée mettre de l’essence dans des bidons à la première heure hier.

– Jonathan Tremblay

Rien à voir

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Photo Martin Alarie

Serge Beaulieu et sa conjointe ont manqué de courant de mercredi soir à hier midi dans une séquence de verglas qui a givré les tuyaux de son érablière (photo).

Il y a 25 ans, la récolte de sirop avait failli y passer. La plupart des érables avaient perdu des branches en raison de l’épaisse couche de glace qui s’accumulait avec le verglas.

«On a été capable de récolter, mais ça a pris un an et demi avant que les arbres se rétablissent», se souvient Serge Beaulieu. 

– Anouk Lebel

Se préparer au pire

Marie-Pier Malouin n’avait que 8 ans quand la crise du verglas a frappé Granby, en Estrie. 

«Je me souviens de rentrer chez moi et de voir notre aquarium en morceaux. On a perdu tous nos animaux. Les tuyaux étaient brisés, il y avait de l’eau partout. C’était atroce», raconte-t-elle. 

La mère de deux enfants s’est préparée au pire cette semaine. 

«J’ai un petit poêle à propane pour chauffer des aliments. Je garde aussi des couvertures, des chandelles et des cannages en réserve. Comme ça, on est capable de survivre pendant un bout», énumère-t-elle. 

– Audrey Robitaille

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