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Passeurs de migrants: un nouveau phénomène, selon une avocate



Déjà bien documenté aux États-Unis, le phénomène des passeurs de migrants semble s’être installé au Canada, ce qui inquiète l’Association québécoise des avocats et avocates en droit de l’immigration (AQAADI).

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«Je ne suis pas surprise, mais je suis extrêmement choquée, s’indigne Me Stéphanie Valois, présidente de l’AQAADI. Cette situation-là ne devrait pas exister. Les frontières devraient pouvoir se traverser de façon sécuritaire, surtout entre le Canada et les États-Unis».

De lucratifs réseaux de passeurs se sont développés en sol américain au cours des dernières années afin de transporter les migrants voulant entrer au Canada de façon irrégulière, principalement par le chemin Roxham.

Or, c’est la première fois que Me Valois entend parler de l’existence de passeurs offrant leurs services du côté canadien pour se rendre illégalement aux États-Unis.

En effet, la veuve de Richard Fritznel, mort près de la frontière, a révélé que son mari aurait payé un individu pour qu’il le conduise à un passage irrégulier de la frontière américaine dans le but de se rendre en Floride.

«Je n’en avais pas entendu parler, lâche Me Valois. En même temps, ça a un peu de sens si on pense à quelqu’un qui veut traverser la frontière et qui ne pourrait pas le faire autrement.»

Attente difficile pour les familles

Me Valois estime que ceux qui font le trajet inverse du chemin Roxham le font notamment pour visiter leur famille, comme souhaitait le faire Richard Fritznel.

Ce dernier attendait la réponse du gouvernement fédéral à sa demande d’asile et il lui était ainsi interdit de quitter le Canada pour que son dossier soit traité. 

«Pour le moment, quand quelqu’un fait une demande d’asile, il faut que son dossier soit envoyé au tribunal et il y a un très long délai d’Immigration Canada qui pourrait être réduit», explique Me Valois. 

Les demandeurs d’asile finissent souvent par être séparés de leur famille pendant des années, puisque c’est seulement une fois le statut de réfugié obtenu qu’une personne peut présenter une demande de réunification familiale, ce qui entraîne de nouveaux délais. 

«On peut comprendre [M. Richard de vouloir retrouver sa famille], exprime Me Valois. Quand on le rapporte à nous, d’être séparé de son enfant pendant 3 ou 4 ans, ça n’a pas de sens. On ne peut pas imaginer ça.»

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